Le développement de l'aquaculture est considéré par les pouvoirs publics comme le seul moyen susceptible de contribuer à développer la production halieutique en vue de garantir une couverture des besoins nationaux en la matière à court et long termes, sachant que l'Algérie produit une moyenne de pas plus de 220.000 tonnes de poisson/an. La stratégie nationale fixée pour l'aquaculture repose essentiellement sur l'extension et l'encouragement des opportunités d'investissements. Dans ce sens, deux écloseries mobiles, d'une capacité de 40 millions de larves chacune, situées dans les wilayas de Sétif et de Sidi Bel Abbès viennent d'être finalisées. Selon les données communiquées hier par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH), l'une des deux écloseries est destinée à "la reproduction artificielle de carpes argentées au niveau du site Zairi dans la commune de Ouricia dans la wilaya de Sétif tandis que l'autre est consacrée à "la reproduction du poisson chat dans la commune de Marhom (Sidi Bel Abbès)". La fécondation artificielle de poissons qui se fera prochainement au niveau de l'écloserie de Sétif "permettra dans un premier temps l'ensemencement de 38 plans d'eau dans 22 wilayas". Ces barrages ont été sélectionnés selon "la qualité des eaux et l'intensité de l'activité et des prélèvements des poissons par l'exercice de la pêche continentale", explique le ministère. L'écloserie de Sidi Bel Abbès, quant à elle, "alimentera les éleveurs privés disposant de fermes d'élevage qui pourront ainsi diversifier leur production et constituer des stocks de reproduction pour les prochaines campagnes", s'est-il félicité. Cette opération, financée par le Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture (Fndpa) devra "mettre fin aux opérations d'importations d'alevins auxquelles l'Algérie a recouru durant les années 1985, 1986, 1991, 2001. La dernière importation qui remonte à 2006 avait porté sur 18 millions d'alevins, en particulier de la carpe royale pour un montant de 40 millions de DA. L'opération constitue enfin un progrès "socio-économique et écologique" puisqu'elle permettra, selon la même source, de "pérenniser la pêche continentale dans les barrages et créer des activités nouvelles dans les zones rurales". Afin de compléter son exploit, le ministère prévoit la réalisation, à proximité des plans d'eau, de "centres de pêche"composés de "débarcadères, chambres froides, fabriques à glace, camions frigorifiques et halles de mareyage". Ces centres devront permettre de "sédentariser les promoteurs en pêche continentale et acheminer les produits de consommation dans les meilleures conditions d'hygiène", assure le ministère. Le Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture pour la période 2000-2025 vise à atteindre une production d'environ 221.000 tonnes pour la pêche maritime et 53.000 tonnes pour la pêche continentale à travers les différents projets d'aquaculture, rappelle-t-on. Notons enfin que selon le rapport Cyclope, l'aquaculture a dépassé la pêche sauvage comme ressource alimentaire pour l'homme. Selon le même rapport, le commerce des produits de la mer a dépassé les 100 milliards de dollars l'an dernier. Depuis vingt ans, les captures de poissons et crustacés restent stables, entre 85 et 90 millions de tonnes par an. 30% des prises étant destinées aux minoteries pour l'alimentation animale, il reste quelque 60 millions de tonnes de produits de la pêche pour l'alimentation humaine. Dans le même temps, l'aquaculture s'est à ce point développée qu'elle vient de dépasser les 65 millions de tonnes, d'après la FAO : désormais l'élevage des poissons, des crustacés et des mollusques nourrit davantage son homme que la pêche sauvage.