L'Algérie ne fera aucune concession sur les délais de réalisation du projet intégré de Gassi Touil confié dans le cadre d'un avis d'appel d'offres au groupement espagnol Repsol et Gas Natural. Selon le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qui s'exprimait sur le sujet en marge du sommet de Doha, Repsol et Gas Natural devront payer tous les coûts liés au dépassement du projet, qui a été retardé de 2009 à 2011. Les compagnies devront compenser le revenu perdu au gouvernement algérien en raison du retard. Pour rappel, Les deux compagnies espagnoles avaient éprouvé des difficultés techniques avec le projet qui est le projet le plus important attribué à un consortium international, en ce qu'il inclut l'exploitation et la commercialisation en passant par la production de 4 millions de tonnes de gaz liquéfié par an. La partie algérienne avait alors demandé aux compagnies espagnoles Repsol et Gas Natural, partenaires dans le projet, "d'honorer leurs engagements " prévus dans le contrat après que ces deux compagnies eurent fait état de " retard " dans la réalisation du projet. " La situation engendre des préjudices pour l'Etat algérien, en termes de retards fiscaux, et pour Sonatrach, en termes de ne pas pouvoir répondre à des engagements avec des tiers relatifs au gaz liquéfié devant provenir de l'usine de GNL", a estimé M. Khelil lors de son récent passage au forum d'El Moudjahid. Il a également souligné que, côté algérien, "nous sommes réceptifs pour autant qu'elles remplissent deux conditions : d'abord l'Etat algérien ne peut perdre des revenus fiscaux à cause du retard. Ensuite, Sonatrach a signé des contrats de livraison de gaz liquéfié avec des entreprises des Etats-Unis". Tout semble faire croire que, jusqu'à maintenant, les deux entreprises espagnoles restent évasives et les progrès réalisés dans la négociation décevants. M. Khelil se montre donc intransigeant en réclamant que le groupement espagnol doit fournir à Sonatrach, le GNL nécessaire pour qu'elle puisse honorer ses engagements. Le projet intégré "gaz de Gassi Touil" est un contrat de type partage de production qui sera réalisé en partenariat. Il a une durée de vie de 30 ans avec une période de développement de 54 mois. Les travaux de développement du projet portent sur le forage de 52 puits de développement, la reprise des 16 puits existants ainsi que la construction d'installations de surface pour le traitement de 22 millions de m3/jour de gaz brut, de la construction de nouvelles capacités pour le transport de 6,5 milliards de m3/an de gaz de vente et de la réalisation d'une nouvelle usine de liquéfaction d'une capacité de 4 millions de tonnes par an. Etant partie prenante de ce projet, la société nationale Sonatrach, place ce projet dans le cadre de sa stratégie de développement à moyen terme et dans l'objectif d'augmenter sa production de gaz d'ici 2010.