Le leader mondial du marché des téléphones portables arrive-t-il à résister face à la concurrence des autres smartphones et des téléphones à bas prix des Samsung, LG et consorts ? À en croire ses derniers résultats, on serait tenté de répondre, plus ou moins. Toujours leader en nombre de téléphones vendus, Nokia a opté pour une stratégie petits prix qui ne lui a pas été favorable pour ce second trimestre 2010. Si son chiffre d'affaires est stable (+1 %) et affiche 10 milliards d'euros, son bénéfice d'exploitation a surtout fortement reculé (-31 %), passant de 427 à 295 millions d'euros en seulement un an. La faute à une baisse des marges brutes, qui sont passées de 34 % il y a un an à 30,2 % lors du dernier trimestre, dans son secteur Devices & Services. En cause pour le premier fabricant de téléphones mobiles au monde, son manque de dynamisme sur le marché des smartphones. Nokia a choisi de baisser le prix de ses smartphones afin de toucher un plus grand nombre de gens face à la rude concurrence qui s'organise depuis des mois chez Apple, Google et son OS Android, RIM, Motorola... mais cette stratégie ne s'est pas révélée payante. En termes de bénéfice du moins, car en termes de volume (111,1 millions de mobiles vendus), le fabricant reste leader. Sur un an pour ce second trimestre 2010, Nokia voit son chiffre d'affaires progresser de 1% en valeur. Pas de panique toutefois, c'est le message envoyé par le finlandais ce 22 juillet, lors de la publication de ses résultats. Olli-Pekka Kallasvuo, dans un communiqué, affirme que le groupe a " plusieurs raisons d'être optimiste ". Tout d'abord, avance-t-il, " le marché mondial des combinés continue de croître à un rythme soutenu, emmené par quelques marchés moins matures où Nokia est fort. "L'optimisme du groupe s'explique également par" la bonne performance du deuxième trimestre de notre marché de mobiles professionnels, aidée par une amélioration de modèles aux prix abordables ". Optimisme toutefois nuancé par ces rumeurs de départ, entretenues lundi 19 juin par le Wall Street Journal qui affirmait, selon une source anonyme du quotidien " au courant de la situation ", que le conseil d'administration était " censé prendre une décision d'ici à la fin du mois ". Géographiquement, Nokia est évidemment très présent en Europe, avec 2,173 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+1 %) uniquement pour son secteur Devices & Services. Mais l'Asie est déjà le continent n°1 pour Nokia, avec 1,543 milliard d'euros (-2 %) en Asie-Pacifique, et 1,373 milliard d'euros en Great China (+21 %). Et ce sans compter que Nokia fusionne l'Afrique et le Moyen-Orient, où Nokia a tout de même généré 934 millions d'euros (-10 %). Quant à l'Amérique du Nord, Nokia y est " ridicule ", avec 223 millions d'euros générés (-16 %), bien loin de l'Amérique Latine (553 millions d'euros, +31 %). Le fabricant mondial de téléphones, comme son directeur général, attendent désormais la sortie de son dernier-né, censé devenir le téléphone-phare haut de gamme des consommateurs. La sortie du N8, basé sous la dernière version de Symbian 3, l'OS maison de Nokia, est prévue pour la rentrée. Aussi, le récent rachat du réseau de Motorola par la firme finlandaise par sa co-entreprise Nokia Siemens Networks peut renflouer la trésorerie de Nokia.