L'Ukraine espère achever prochainement les négociations avec la Russie et l'Union européenne sur la création d'un consortium de transport de gaz, a annoncé le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov dans une interview à l'hebdomadaire Kievski Telegraf. "La pratique mondiale connaît des cas où des négociations de ce genre ont duré des années et les résultats ont été obtenus en un jour. Nous menons des négociations depuis quelques mois, mais espérons nous entendre prochainement avec nos partenaires", a affirmé le premier ministre cité par le site du gouvernement ukrainien. L'Ukraine a proposé à la Russie et à l'UE de créer, sur des bases paritaires, une coentreprise chargée de construire un gazoduc pour acheminer le gaz russe vers l'Europe. Selon M. Azarov, Kiev invite la Russie à garantir "le transit de gaz par le territoire ukrainien à hauteur de 150 milliards de m3 par an" et l'Union européenne à prendre l'engagement d'acheter ces volumes. "Si un seul de ces trois partenaires fait défection, le consortium de transport gazier ne verra jamais le jour", a-t-il déclaré. Evoquant l'idée de Vladimir Poutine d'unifier le russe Gazprom et l'ukrainien Naftogaz, M.Azarov a souligné que cette proposition "n'était pas une blague". "La création de groupes transnationaux est un processus ordinaire dans l'économie mondiale. Ce n'est que chez nous qu'on s'efforce de le politiser. Mais je répète toujours qu'avant de prendre une décision, il faut nécessairement établir à quel point elle répondra aux intérêts de l'Ukraine", a conclu le chef de l'exécutif ukrainien. 80% du transit du gaz russe vers l'Europe reviennent à l'Ukraine. Kiev essaie de persuader Moscou de renoncer au projet de South Stream, susceptible de diminuer considérablement les volumes du transit gazier via l'Ukraine. Promu depuis 2007 par le russe Gazprom et l'italien Eni, le futur gazoduc South Stream aura une capacité de 63 milliards de m3 de gaz par an. Il passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, pour relier le littoral russe à celui de la Bulgarie. Le gazoduc doit entrer en service à la fin de 2015. Le coût du projet est évalué à 25 milliards d'euros.