La situation du marché pétrolier s'est retournée par rapport à l'année 2009. Les prix se stabilisent dans une fourchette permettant non seulement de relancer les projets d'investissements mais aussi d'augmenter les revenus des pays producteurs de remettre de fait sur rails leurs programmes de développement. Ainsi, et au-delà du fait que la hausse des cours du baril eu permis à l'ensemble des majors pétrolières d'afficher des résultats exceptionnels, ce sont les pays de l'Opep qui voient leurs revenus monter en flèche et d'inscrire une rente très élevée. En effet, selon les chiffres du département américain de l'énergie, une forte augmentation du prix du brut a fait croître les gains des pays du Golfe provenant des exportations de pétrole au premier semestre de 2010. Ainsi, les pays de l'Opep ont engrangé plus de 140 milliards de dollars de revenus supplémentaires et les Émirats arabes unis ont engrangé un excédent pétrolier de près de 12 milliards de dollars. Aux Émirats arabes unis, les revenus provenant des exportations de pétrole, qui se montaient à environ 21 milliards de dollars au premier semestre de 2009, ont brusquement augmenté pour atteindre près de 33 milliards de dollars au premier semestre de 2010, d'après les chiffres publiés par l'EIA (Administration des informations sur l'énergie), qui dépend du ministère américain de l'Énergie. L'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut, qui contrôle près d'un quart des provisions mondiales de pétrole, a vu son revenu bondir de près de 64 %, pour atteindre 100 milliards de dollars lors du premier semestre de cette année, au lieu de 61 milliards de dollars à la même période en 2009. Le Koweït, autre poids lourd du pétrole dans le Golfe, a également enregistré une forte augmentation de ses gains, atteignant 29 milliards de dollars au lieu des 20 milliards de dollars de la période précédente. Le revenu des autres producteurs pétroliers du Golfe est monté en flèche, passant de 10 milliards à 17 milliards de dollars au Qatar, de 22 milliards à 35 milliards de dollars en Iran, et de 16 milliards à 24 milliards de dollars en Irak, pourtant affecté par des conflits armés, non inclus dans le système de quota de l'Opep. Pour ce qui est de l'Algérie le montant global des exportations en s'établissant à 25,45 milliards de dollars lors du premier semestre 2010, contre 19,27 milliards durant la même période de 2009, en hausse de 32,04%. En outre, il y a eu une forte augmentation du revenu des autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui compte 12 pays membres. L'Opep représente seulement un peu moins de 40 % de l'approvisionnement mondial en pétrole, mais contrôle près de 70 % des ressources mondiales de brut exploitable, dont la plupart sont basées au Moyen-Orient. Selon les estimations de l'EIA, le revenu total de l'Opep se monte à 371 milliards de dollars au premier semestre de 2010, soit près de 141 milliards de dollars de plus que son revenu de 230 milliards de dollars du premier semestre de 2009. Le rapport ne donnait aucune raison pour cette brutale augmentation, mais le prix du brut s'est considérablement amélioré au cours des derniers mois, avec une moyenne de près de 70 dollars au premier semestre de 2010. Ce prix dépasse de près de 20 dollars la moyenne du premier semestre de 2009, et représente presque le double de la moyenne du premier trimestre de 2009. Quant à la production, le niveau est resté presque équivalent à celui du premier semestre de 2009, car la plupart des membres de l'Opep semblent se conformer à un accord collectif consistant à limiter l'approvisionnement en brut afin de maintenir les prix. Les experts pétroliers prévoient que le prix du brut sera en moyenne de 70 dollars, cette année, au lieu de presque 60 dollars en 2009. Cependant, il est resté très en-dessous de la moyenne record d'environ 95 dollars le baril, en 2009, lorsque la production de l'Opep était également élevée. La montée en flèche du prix du brut, en 2008, associée à une production croissante, a porté le revenu de l'Opep à son plus haut niveau historique, à 968 milliards de dollars en valeur actuelle, ce qui a permis à la plupart de ses membres d'enregistrer des surplus fiscaux massifs. Le prix a rapidement plongé au second semestre de 2008, sous la pression d'une demande en baisse en raison des turbulences financières mondiales. Selon les prévisions de l'EIA, le revenu de l'Opep a plongé à environ 571 milliards de dollars en 2009, mais devrait remonter brutalement à près de 751 milliards de dollars cette année, et à 813 milliards de dollars en 2011, avec la probabilité d'une nouvelle augmentation.