Les contrats pétroliers s'inscrivaient en repli hier, les investisseurs préférant se tourner vers les valeurs refuges après les commentaires pessimistes de la Réserve fédérale mardi soir concernant la croissance aux Etats-Unis. Un léger rebond intervenu avant la publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie a été vite effacé lorsque l'AIE a averti que la demande pourrait fortement pâtir d'un effritement de la croissance. A 13h29, le contrat de septembre sur le Brent coté à l'ICE de Londres cédait 81 cents, à 78,79 dollars le baril, tandis que celui sur le brut léger doux du Nymex perdait 92 cents, à 79,33 dollars le baril. Les cours du baril avaient chuté mardi, plombés par la publication d'une baisse des importations chinoises de brut en juillet et par un renchérissement du dollar, avant de réduire leurs pertes mardi soir, après l'annonce par la banque centrale américaine de certaines mesures de soutien à l'économie. La Fed a constaté que la reprise avait "ralenti" aux Etats-Unis, et annoncé qu'elle allait reprendre certaines initiatives qui s'étaient arrêtées, dont l'achat de titres de dette de l'Etat fédéral, une mesure de nature à réduire la valeur du billet vert et donc de soutenir les cours, selon des analystes. Cependant, les prix du brut accentuaient leur recul mercredi matin, toujours sous le seuil des 80 dollars, continuant de pâtir de la hausse persistante du dollar. Le renchérissement de la monnaie américaine face à l'euro rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. "Les cours se replient en dépit de nouvelles qui pourtant devraient soutenir le marché", relevaient les analystes de Commerzbank, citant le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et les anticipations d'une nette décrue des réserves américaines de brut. L'AIE a en effet annoncé mercredi avoir revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 (respectivement 80'000 et 50'000 barils par jour) sur la base d'une amélioration des perspectives économiques. Par ailleurs, "on s'attend à ce que les chiffres (hebdomadaires) du département américain de l'Energie (DoE) montre un clair recul des stocks (de brut aux Etats-Unis), ce qui pourrait aider à faire regrimper les cours au-dessus des 80 dollars", ajoutaient les experts de JBC Energy. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les réserves de brut auraient reculé de 1,8 million de barils lors de la semaine achevée le 6 août. Les stocks d'essence auraient baissé de 300'000 barils et les distillats (dont diesel et fioul de chauffage) auraient pour leur part progressé de 1,3 million de barils. Publiées mardi soir, les estimations hebdomadaires de l'association professionnelle API, qui fournissent une première indication avant les chiffres officiels, ont fait état d'une baisse de 2,2 millions de barils des stocks de brut, de 1,5 million de barils des stocks d'essence, ainsi que d'une hausse de 2,3 millions de barils de distillats. "L'attention des investisseurs sera évidemment tournée vers les chiffres hebdomadaires américains, mais il est plus que probable que nous aurons de nouveau affaire à une publication mitigée à laquelle le marché réagira da façon relativement imperceptible", estimait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.