La Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) a revu à la baisse ses prévisions relatives à la croissance de la demande interne de gaz naturel à l'horizon 2019. Dans son programme indicatif d'approvisionnement du marché national en gaz (PIG) pour la période 2010-2019, publié jeudi dernier, la Creg prévoit une demande de 55,3 milliards de m3 en 2019 selon le scénario fort, soit une évolution annuelle de 7,1%. En 2009, la demande interne de gaz était de 27,5 milliards de m3. " Le scénario fort prévoit un haut niveau de développement socio-économique avec l'intégration de plusieurs projets industriels ", a précisé la Creg. Dans le programme indicatif de la Creg pour 2010-2019, la demande interne de gaz évoluera selon le scénario faible, avec un rythme de croissance annuel moyen de 4,3%, correspondant à une demande en gaz de 42,037 milliards de m3 en 2019. La demande progressera, selon le scénario moyen, à un rythme annuel de 5%, passant de 27,5 milliards de m3 en 2009 pour atteindre les 45,189 milliards de m3 en 2019. Les précédentes prévisions sont établies par la Creg en 2009, pour la période 2009-2018 En effet et selon le programme indicatif d'approvisionnement du marché national en gaz pour la période 2009-2018 publié par la Creg, la demande interne en gaz pourrait évoluer entre 50,48 milliards de m3 et près de 63 milliards de m3 à l'horizon 2018. En cause, la réalisation de nouvelles centrales La Creg prévoit une évolution importante de la demande nationale en gaz naturel entre 2009-2010 et 2013-2014. Elle devrait passer de 28,37 milliards de m3 en 2009 pour dépasser 40 milliards, selon le scénario faible ou atteindre 60 milliards de m3, selon le scénario fort. Ceci s'explique par la révision du planning d'apparition des projets industriels, gros consommateurs de gaz, ainsi que par l'annulation de certains projets ", a ajouté la Creg, sans donner de détails sur les projets annulés. Mais plusieurs projets pétrochimiques ont été abandonnés ou revus à la baisse. Sonatrach a également renoncé à la réalisation d'une usine d'aluminium avec un consortium émirati à Beni Saf à l'extrême ouest du pays. Pour la période 2010-2014, la demande interne de gaz sera tirée notamment par la consommation des clients de Sonatrach qui connaitrait l'évolution la plus importante, avec un taux de croissance annuel moyen de 7%, selon le scénario moyen. Cette consommation atteindra 14,2 milliards de m3 en 2019. Les nouveaux clients qui vont tirer la consommation sont les futures usines pétrochimiques de Sonatrach : l'unité d'ammoniac en partenariat avec Orascom, dont la mise en service est prévue en août 2011 - les besoins de cette usine basée à Arzew seront de 1,645 milliard de m3/an- ; l'usine d'ammoniac SBGH (Souheil Bahaouane) dont la livraison est prévue en juillet 2012 avec une consommation de 0,800 milliard de m3/an ; la raffinerie géante de Tiaret prévue en 2015 avec une consommation de 0,960 milliard de m3/an ; la réhabilitation de la raffinerie d'Alger à partir de 2013 et le démarrage des gazoducs GL2K en novembre 2011 ainsi que GL3Z en décembre 2012. Deux gros clients pourront faire leur apparition à partir de 2015. Le premier est l'unité d'extraction d'Ethane, alimenté à partir des gazoducs GL1Z et GL2Z. Cette usine nécessitera une consommation de 3,5 milliards de m3 de gaz à partir de 2015. Le complexe méthanol à Arzew avec ALMET devrait être livré en 2015 avec des besoins annuels évalués à un milliard de m3, selon la Creg. Notons que sur la période 1998-2009, la consommation globale a évolué à un rythme annuel moyen de 3,8%, passant de 18,2 milliards de m3 en 1998 à 27,5 milliards de m3 en 2009. La plus grande partie (74%, soit 20,303 milliards de m3 en 2009) de la consommation globale est le fait des centrales électriques et de la clientèle des sociétés de distribution. Le reste de la consommation (26%, soit 7,202 milliards de m3) est destiné aux clients de Sonatrach.