John Lipsky, directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) a estimé jeudi que d'importants bénéfices d'entreprises et une croissance modérée des revenus devraient empêcher l'économie américaine de sombrer à nouveau dans la récession. "Le scénario de base reste très probablement celui d'une poursuite d'une reprise modérée, j'insiste sur le mot modéré", a dit Lipsky à Reuters Insider en marge de la réunion annuelle du FMI et des banquiers centraux à Jackson Hole, dans le Wyoming. L'hypothèse d'une nouvelle contraction de l'économie américaine a été alimentée récemment par des statistiques peu encourageantes. De mauvaises données immobilières pour le mois de juillet et la hausse moindre que prévu des commandes de biens durables le mois dernier, après deux mois consécutifs de baisse, font redouter une panne de la croissance au troisième trimestre. Mais John Lipsky a jugé que ces facteurs ne seraient pas suffisants pour faire plonger l'activité dans le rouge. "Actuellement les projets budgétaires pour 2011 qui nous été soumis et que nous avons examinés tablent sur une contraction de la relance budgétaire de l'ordre, à un niveau mondial, de 1,25% du PIB dans les pays développés", a déclaré le premier directeur général adjoint du FMI, sur la chaîne financière américaine CNBC. "Cela nous semble compatible avec une poursuite de l'expansion", a-t-il ajouté, interrogé à Jackson Hole (Wyoming, Ouest des Etats-Unis) où se tient un colloque de banquiers centraux. "Grosso modo, l'économie mondiale est en train de suivre une reprise d'un rythme modéré mais tout à fait solide en général", a résumé M. Lipsky. Le FMI a été chargé par le groupe des pays riches et émergents du G20 de superviser un exercice d'"évaluation mutuelle" de leurs politiques économiques. Il doit permettre de se mettre d'accord sur les moyens de mieux les coordonner lors d'un sommet à Séoul en novembre. Interrogé sur les chiffres de la croissance aux Etats-Unis publiés vendredi (1,6% en rythme annuel au deuxième trimestre, contre 3,7% au premier), M. Lipsky les a rapprochés des prévisions mondiales de son institution. "Nous prévoyons que la croissance du second semestre sera un peu plus lente qu'au premier, au niveau mondial", a-t-il rappelé, expliquant que le premier trimestre avait bénéficié de la reconstitution des stocks.