Le marasme social ayant atteint plusieurs secteurs de la vie économique et sociale, la rentrée risque d'être compromise. Les menaces de contestation sociale, dès la rentrée sociale, brandies par les différents représentants des partenaires sociaux, bénéficient actuellement d'un sursis de la dernière décade du mois de Ramadhan et de l'avènement de l'Aïd el Fitr qui ne représentent qu'une trêve, le temps de mobiliser les troupes. L'on s'attend à une rentrée agitée dans secteur du service public. Plusieurs syndicats ont menacé de recourir à des grèves ouvertes et à une paralysie totale de différents secteurs si leurs revendications légales ne sont pas prises en charge. Les traditionnels secteurs qui connaissent le plus de conflits sociaux, en l'occurrence la santé et l'éducation, sont gagnés par des crises dans d'autres corporations. En effet, la contestation sociale s'est élargie dans le secteur de la santé à la corporation des paramédicaux. Il faut reconnaître que depuis le retour de Djamel Ould Abbès au secteur de la santé les choses ont un peu évolué. Mais le partenaire social reproche à la tutelle de ne rien faire, sauf de jouer la carte de l'apaisement. La rentrée sociale risque d'être chaude, promettent les syndicats, qui exigent des solutions concrètes. Même les paramédicaux gagnés par la contestation formulent les mêmes exigences. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) dont la revendication principale reste la promulgation dans les meilleurs délais du statut particulier, exige quant à lui des réponses concrètes avant la rentrée sociale en menaçant de reprendre la contestation le cas échéant. Dans le secteur de l'éducation nationale, les adjoints de l'éducation rejoignent dans leur décision la corporation des enseignants. Ils ont, en effet, décidé de débrayer dès la fête de l'Aïd el Fitr consommée. La décision a été prise lors de la réunion du 8 août, qui a regroupé les délégués de 30 wilayas du pays. Cette corporation estime être otage de la mauvaise situation sociale du pays. Les enseignants du supérieur promettent, eux aussi, d'être de la contestation en ce mois de septembre. Les doléances de ces catégories de fonctionnaires sont pratiquement les mêmes. Ils revendiquent une vie décente et une prise en charge sociale effective. Le secteur économique au rang des contestataires Même le secteur économique n'est pas épargné par les menaces de grève. L'activité du textile et cuir risque d'être paralysée par une grève générale si des solutions ne seront pas trouvées à temps pour désamorcer la crise que traversent les entreprises du groupe Texmaco. Les 15.000 salariés, qui composent le secteur du textile et cuir ont prévu, une rentrée sociale agitée. La décision de recourir à la grève dès la rentrée, a été prise à la fin du mois de juillet dernier "lors d'une réunion d'urgence convoquée par le président de la Fédération du textile et cuir, Amar Takdjout, après une série d'événements qui ont porté préjudice à plusieurs entreprises du secteur. La date a été fixée pour le début du mois de septembre". Le recours de cette filière à la grève est dictée, selon ses responsables syndicaux, par le refus des dirigeants du secteur, à leur tête la SGP, de dialoguer avec le partenaire social. Les transporteurs aussi sont gagné par la grogne sociale. Ils menacent de paralyser le secteur durant le mois en cours. Le président du syndicat, Abdelkader Cheriet avait fait savoir récemment que son secteur "recourra à une grève au début du mois de septembre, et ce dans le cas où le ministère ne prendrait pas en considération les revendications des transporteurs privés suite aux augmentations des tarifs de transport urbains au début du mois de juillet".