Les taux de bonification des crédits immobiliers pour les fonctionnaires se situeront entre 1% et 3% en fonction des salaires. Les surliquidités des banques ont atteint près de 5 000 milliards de DA, soit 50 milliards de dollars. Ce montant servira de provisions pour couvrir les activités du commerce extérieur. “Tant mieux pour l'économie car c'est le premier élément de sécurité mais aussi d'expansion”, indique M. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Mieux, le stock des crédits à l'économie a connu une hausse de 16% entre 2007 et 2008. Il est estimé actuellement à plus de 2 700 milliards de DA, dont plus de 80% sont destinés aux entreprises et 10% aux particuliers. Par ailleurs, les taux de bonification des crédits immobiliers pour les fonctionnaires se situeront entre 1% et 3% en fonction des salaires. Les textes d'application, qui détermineront les conditions de base, seront prêts dès le début du mois de janvier prochain. Les promoteurs immobiliers, faut-il le souligner, peuvent eux aussi bénéficier de cet avantage. Les pouvoirs publics ont également prévu des taux bonifiés pour des prêts allant de 10% jusqu'à 50%, voire 60% au profit d'entreprises, notamment celles dont les projets sont programmés dans les régions des Hauts-Plateaux et le sud du pays. Cependant, relève M. Abderrahmane Benkhalfa, ces sociétés doivent au préalable présenter des projets réalisables, viables et leur niveau de rendement bancable. L'objectif final est de rentabiliser les crédits, les projets et les financements, c'est-à-dire contribuer à la croissance de l'économie nationale d'une manière générale. Sur un autre registre, l'opération d'augmentation du capital des banques et établissements financiers a engrangé la somme de 100 milliards de DA durant l'année 2009. Les banques privées, essentiellement étrangères, ont augmenté leur capital de plus de 72 milliards de DA. Cette opération a permis, selon le délégué général, de stabiliser la situation financière des banques. Cela va, en outre, augmenter leur solvabilité en cas de crise et élargira leur financement des entreprises et des particuliers sur des bases saines. Dans une intervention avant-hier à la radio Chaîne III, M. Benkhalfa a mis l'accent sur les règles prudentielles en matière de solvabilité, de liquidité et de diversification du risque, auxquelles doivent s'en tenir les banques. Pour cela, des capitaux propres, un management et une anticipation du risque, une maîtrise des financements devront être autant de paramètres indispensables pour l'activité d'une banque. Celle-ci doit “assurer un équilibre entre la prudence et l'expansion”, affirme Abderrahmane Benkhalfa. Concernant la bancarisation (ouverture d'agences à travers le territoire national), il avoue que des efforts ont été consentis, le taux est passé de 1 à 1,7 compte/citoyen en âge de travailler. Ce qui donne un nombre de 28 millions de comptes si l'on ajoute ceux en devises. Toutefois, une couverture d'une agence pour 25 000 habitants reste faible. Pendant l'année 2010, les banques vont travailler, souligne-t-il, sur les financements alternataifs, puisque “le marché du leasing va se développer, il a atteint actuellement 30 milliards de dinars. Donc, nous allons entrer dans le capital d'investissement”.