Pressenti depuis l'an dernier pour le prix Goncourt, Michel Houellebecq a raflé ce lundi le plus prestigieux prix littéraire pour "La carte et le territoire" à 7 voix contre 2. Un score très large qui lui permet d'être définitivement consacré, lui à qui les milieux littéraires ont donné toutes les chances pour qu'il " devienne le plus grand écrivain français du 21ème siècle ". Toute, les société set c'est connuont besoin de leur star. L'auteur de "Plate forme " s'est dit très " heureux " par cette distinction qui lui " enlève déjà le stress de penser au prochain Goncourt ". Discret, casanier, Michel houellebecq qui rechigne à rencontrer la presse, a de rares apparitions publiques. "L'écriture exige la solitude " dit-il encore. Trois romans ont été retenus : "Apocalypse bébé" de Virginie Despentes (Grasset), "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" de Mathias Enard (Actes Sud) et enfin "Naissance d'un pont" de Maylis de Kerangal (Verticales), qui a obtenu hier le prix Médicis. Les jurés de l'Académie Goncourt ont consacré l'enfant terrible de la littérature française au premier tour par sept voix contre deux à Virginie Despentes pour "Apocalypse bébé" (Grasset). Cette dernière a décroché le prix Renaudot.C'est la première fois depuis 1980 que le Goncourt est attribué à un livre publié chez Flammarion. Depuis son premier roman "Extension du domaine de la lutte" en 1994, l'auteur quinquagénaire, souvent qualifié de professeur de désespoir, décrit avec une froideur clinique la misère affective et sexuelle de l'homme moderne, sa solitude absolue. Evincé du Goncourt en 1998 Dans "La carte et le territoire", son cinquième roman, salué par une critique quasi unanime, Houellebecq éreinte l'art, l'amour, l'argent, les "people", ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Dans Le Figaro daté du 3 septembre, Dominique Riou écrivait : "On y retrouve tout ce qui a fait son succès : la mise en pièces de notre société dans un jeu de massacre jubilatoire, les constats désolés sur les rapports humains, les considérations sociologiques avec références érudites à l'appui, les attaques violentes contre les journalistes et les médias, la célébration des grandes surfaces alimentaires, des relais autoroutiers et de certains objets de consommation. Sans oublier les jugements lapidaires sur l'art, l'amour, le désir, la sexualité, la prostitution, la technologie, l'alcool, la vieillesse, la déchéance physique." L'écrivain français vivant, le plus connu à l'étranger, avait été évincé du Goncourt en 1998, avec "Les particules élémentaires", et sept ans plus tard, à une voix près, avec "La possibilité d'une île".