Réunis à Bâle, les gouverneurs rejettent la proposition du directeur de la Banque mondiale d'ancrer les devises dans le métal jaune pour mettre fin à la "guerre des monnaies" Plutôt que de déterminer un point d'ancrage fixe pour permettre la stabilité et la croissance de leurs économies, les banquiers centraux préfèrent les politiques monétaires classiques éprouvées depuis près de quarante ans. "Nous pensons tous que notre priorité est d'assurer la stabilité des prix afin d'éviter à la fois un envol de l'inflation et une plongée dans la déflation", a indiqué Jean-Claude Trichet, qui venait de présider une réunion bimensuelle de la BRI pour faire le point sur la conjoncture internationale. Aucun pays ne cherche à mettre en place de politique visant à affaiblir sa devise et les fluctuations excessives des changes risquent de faire obstacle à la croissance mondiale, a estimé Jean-Claude Trichet Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré que les banquiers centraux n'avaient même pas évoqué un retour à l'étalon-or pour guider l'évolution des taux de change, soulignant que cette idée surgissait régulièrement aux Etats-Unis. Dans un article publié lundi par le Financial Times, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick évoque le recours à système prenant l'or comme référent. "La (guerre des monnaies) n'a pas du tout été évoquée. Je dois dire que tous les participants ont affirmé ne pas mener de de politique visant à déprécier leur devise", a déclaré Jean-Claude Trichet. Le président de la BCE) a ajouté que les banques centrales s'en tenaient à des politiques qui devraient ouvrir progressivement la voie à davantage de flexibilité sur les devises. Parmi les banquiers centraux participant à ces discussions bi-mensuelles figuraient Zhou Xiaochuan, à la tête de la Banque de Chine, ou encore Mervyn King, gouverneur de la Banque d'Angleterre. Lors d'une conférence de presse à l'issue de la Réunion de l'économie mondiale tenue à Bâle, Trichet a souligné que la vision de contrôler la prévision d'inflation a été approuvée par les économies développées et en voie de développement. "Je voudrais vous dire que dans les économies développées, la prévision d'inflation doit s'établir à moins de 2%, a-t-il précisé. Il y a une importante différence entre les économies émergentes et les économies développées pour le redressement de l'économie mondiale, a-t-il indiqué, tout en affirmant que les économies émergentes contribuent davantage à la croissance économique mondiale. La réunion de l'économie mondiale s'est déroulée à l'occasion de la réunion bimestrielle de la Banque des règlements internationaux, regroupant les gouverneurs des banques centrales des importantes économies pour aborder la situations économique et financière et évaluer les risques et les opportunités de l'économie mondiale.