Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, préconise une nouvelle solution pour réduire la facture des médicaments. Après le lancement des initiatives visant à booster et à promouvoir la production locale de produits pharmaceutiques, le premier responsable du secteur recommande aux pays du Maghreb de procéder à des acquisitions "collectives" de médicaments. Lors d'une conférence de presse tenue, jeudi dernier à Tunis, le ministre a appelé les Etats maghrébins à recourir aux achats groupés de médicaments sur les marchés mondiaux pour réduire les prix de leur acquisition. Compte tenu de la hausse "effrénée et excessive" des prix des médicaments sur les marchés mondiaux et de leur incidence sur les dépenses publiques, "les pays maghrébins sont appelés à procéder à des achats groupés de médicaments pour opérer d'importantes réductions des prix dans la région du Maghreb arabe où une forte demande est enregistrée", a-t-il souligné, cité par l'APS. Dans ce contexte, il a rappelé la politique algérienne visant à encourager l'industrie pharmaceutique locale en vue de réduire la facture très salée des médicaments importés à travers l'encouragement des laboratoires et sociétés spécialisées dans la production pharmaceutique à investir en Algérie et à transférer leurs fonds vers le pays à même de garantir le transfert des technologies et assurer la création d'emplois. La politique prônée par le gouvernement sert les intérêts aussi bien de l'Etat que des partenaires étrangers, estime Ould Abbès citant l'exemple du groupe Sanofi-Aventis qui a consacré un montant de 120 millions de dollars pour s'implanter en Algérie. Le ministre n'a pas manqué, dans ce même ordre d'idées, de saluer les sociétés tunisiennes désireuses d'investir et d'implanter leurs usines en Algérie ou d'exporter leurs produits pharmaceutiques vers l'Algérie. Notons qu'au-delà de la démarche de transfert de technologie dicté par le gouvernement aux opérateurs pharmaceutiques étrangers, le département d'Ould Abbès a décrété le rallongement de la liste des médicaments interdits d'importation. Le black listing vise des médicaments produits localement au moins par deux fabricants pour réduire la facture d'importation, mais les opérateurs en pharmacie redoutent des retombées néfastes sur le marché du médicament en Algérie, en raison de la non disponibilité de certains opérateurs à assurer la pérennité de leurs produits dans les officines. Par ailleurs, le ministre a, lors de son séjour tunisois, abordé l'expérience algérienne dans le domaine de la lutte contre le cancer, mettant en exergue l'important projet de création du fonds de lutte contre le cancer, adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN), et le programme national de lutte contre le cancer et le diabète. Concernant la coopération entre l'Algérie et la Tunisie dans le domaine de la santé, le ministre a souligné l'importance de la dynamisation de l'accord conclu en 2004 en matière de santé publique, de santé scolaire et universitaire, de gestion des hôpitaux et de production pharmaceutique. Il a également appelé à la mise en place de groupes de travail communs entre la Pharmacie centrale algérienne des hôpitaux et son homologue tunisienne et à l'organisation de sessions au profit d'experts dans le domaine des pharmacies des hôpitaux afin de renforcer la dynamique de la coopération sanitaire et pharmaceutique entre les deux pays.