Le marché a fait face à une pénurie de lait pasteurisé depuis près de deux mois. "Cette situation est dépassée" a affirmé jeudi dernier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Sid Ahmed Ferroukhi, secrétaire général au ministère de l'Agriculture et du développement rural. Selon lui, la tension survenue sur le lait en sachet est le fait d'un dysfonctionnement au niveau de l'approvisionnement. A présent, "l'ensemble des zones sont approvisionnées en lait en sachet pasteurisé subventionné. Tout le monde a constaté que les approvisionnements, notamment à Alger, se sont rétablis d'une manière régulière", a fait remarquer M. Ferroukhi, en annonçant la fin de la crise du lait. "L'importation de poudre de lait se fait d'une manière régulière. Nous étions sur des flux tendus. Aujourd'hui, cela ne devrait plus poser problème pour les approvisionnements de ce produit ", a-t-il estimé, en indiquant que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a été instruit de constituer un stock stratégique de poudre de lait pour prévenir toute crise sur le marché local. Au-delà de la disponibilité de la poudre de lait, les laiteries notamment privées ont relevé les disparités de la répartition de la poudre de lait subventionnée. Pour l'heure, même si le marché revient progressivement à la normale dans les grandes villes, les régions de l'intérieur du pays souffrent encore de la crise. Et c'est dans l'optique de réduire les disparités que l'Onil avait lancé une initiative visant une meilleure répartition de la poudre de lait subventionnée selon les besoins des populations. Selon la note de l'Onil les laiteries, aussi bien publiques que privées, qui souhaitent adhérer à cette nouvelle approche de la nouvelle répartition géographique prédéfinie en rapport avec les besoins de la population et selon les capacités de production des laiteries activant dans le même périmètre, devront s'engager à assurer la production du lait correspondante aux besoins des zones qui leur seraient affectées. Selon le SG du ministère de l'Agriculture, le marché international de la poudre de lait est estimé à près de 40 millions de tonnes. "C'est un produit à part entière avec de gros demandeurs comme la Chine, l'Inde, l'Egypte et l'Algérie. En 2010, ce marché était contracté avec une hausse de 40 % des prix par rapport à 2009. Nous ne sommes pas à la situation de 2007. Mais, on peut s'attendre à ce que ce marché se contracte davantage avec la demande forte de certains pays. Il est clair qu'à moyen terme la solution importante est de compter sur nous-mêmes. Nous devons développer notre production nationale de lait cru. C'est la stratégie de fond que nous voulons mettre en place avec les professionnels ", a-t-il expliqué. Pour booster la production locale le département de l'agriculture prévoit la mise en application de mesures incitatives dès 2011. Ainsi, les transformateurs qui intégrèrent le lait cru dans leurs productions auront une prime. "C'est une manière de les inciter à collecter plus de lait cru. Une part importante de la production nationale n'est pas collectée ", a-t-il indiqué. En 2008, la collecte de lait cru était de 150 millions de litres. Elle est passée à 300 millions de litres actuellement. "Cette collecte a doublé en deux ans. C'est déjà un effort important. Peut-être qu'il faut une action de grande ampleur pour raccourcir le temps de réponse des acteurs ", a relevé Sid Ahmed Ferroukhi.