Le baril WTI américain livrable en janvier cédait hier après midi 0,8% à 88 dollars, quand le Brent de Mer du Nord de même échéance abandonnait 0,6% également à 90,9 dollars. Ces records de plus de deux ans que l'or noir laisse derrière lui peuvent partiellement s'expliquer par le renforcement, léger mais bien réel, du dollar ces derniers jours. Après avoir culminé à 1,3438 euro vendredi, l'euro ce à ce jour 1,3242 dollar. De manière plus ou moins mécanique, la dépréciation du dollar entraîne à la hausse le prix du brut. Les inquiétudes quant aux dettes souveraines européennes, qui s'étaient apaisées, sont effectivement de retour. Pourtant, l'OPEP ne devrait pas modifier ses quotas lors de la réunion prévue ces prochains jours. En outre, les stocks pétroliers que l'Agency Information (EIA) américaine publiera tout à k'heure suscitent moins d'enthousiasme que la veille. Certes, le consensus table toujours sur une baisse de l'ordre de 1 million de barils des stocks de brut. Mais l'American Petroleum Institute (API), qui publie ces mêmes chiffres selon un mode de recueil des données différent, a fait état d'une hausse de presque 5 millions d'unités. Habituellement, les mesures de l'EIA et de l'API sont convergentes. "Le parcours du brut mardi ressemblait à des montagnes russes, grimpant fortement dans un premier temps avant de renverser la vapeur sous le coup de prises de bénéfices", observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. En outre, le léger renforcement du billet vert, autour de 1,32 dollar pour un euro, rendait moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises. "De plus, la marge de progression des cours au-dessus de 90 dollars, tant sur le plan des fondamentaux (de l'offre et de la demande, ndlr) que du fait de franchir un seuil psychologique, reste très limitée", soulignaient les analystes de Commerzbank. A plus de 90 dollars, le prix du baril s'installait au-dessus de la "zone de confort" décrite par l'Arabie saoudite, le producteur le plus influent au sein de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), ont souligné des analystes, alors que les ministres des pays membres de l'Opep se réuniront samedi à Quito (Equateur). Bien qu'ayant peu de chances d'être confirmées, "les spéculations sur (le fait que l'Opep pourrait prendre des mesures sur ses quotas de production, ndlr) devraient tempérer la récente progression des cours", anticipait Commerzbank. A l'inverse, les cours devraient tout de même rester soutenus par "la vague de froid qui touche actuellement l'Europe et par des prévisions de températures plus froides que la normale dans le nord-est des Etats-Unis au cours de la semaine à venir", tempérait M. Kryuchenkov, des conditions de nature à faire grimper la consommation de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage). Dans ce contexte, les investisseurs guettaient avec attention mercredi le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves pétrolières des Etats-Unis pour la semaine achevée le 3 décembre. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut et de produits distillés devraient avoir reculé de respectivement de 1,2 million de barils et de 600.000 barils, tandis que les réserves d'essence auraient progressé de 100.000 barils.