La société américaine Bechtel International Inc. opérant à Hassi Messaoud est mise à l'indexe dans une affaire d'importation de produits chimiques toxiques. L'affaire est suivie par les services de sécurité qui se sont déplacés, la semaine dernière, dans cette région du sud algérien. Les premiers éléments de l'enquête ont permis la découverte d'une importante quantité de produits chimiques toxiques ne comportant aucun étiquetage. Ceux-ci auraient été importés par la firme américaine Bechtel et découverts au niveau de la base voisine d'Irara, à une quinzaine de kilomètres de Hassi Messaoud. L'enquête a permis aussi à la découverte de bouteilles de gaz, d'une station satellitaire, d'équipements de transmission ainsi que d'une station de dessalement d'eau de mer. Tout semble indiquer que ces produits seraient prohibés, ce qui a dû contraindre Bechtel, qui serait destinatrice de cette commande, à recourir aux services d'un transitaire en douanes ayant pignon sur rue, un certain Hadj H. Ce dernier, qui serait d'ailleurs en fuite, aurait usé de "ses connaissances" avec des douaniers pour faire sortir "rapidement" et avec célérité cette marchandise soumise pourtant à un contrôle rigoureux. Ce genre de produit est préalablement soumis au contrôle et au visa des différents services de contrôle, dont la DCP et la direction de l'environnement. D'ailleurs, l'annonce de l'arrestation à Hassi Messaoud, mardi, de deux officiers de douanes et la mise sous contrôle judiciaire de six autres agents de la même institution pour falsification de documents officiels, semble avoir un lien étroit avec cette affaire. L'affaire qui n'a pas encore livré tous ces secrets aurait pu passer sous silence si ce n'est la tournure qu'ont prises les choses. Bechtel voulait se débarrasser de cette marchandise encombrante et avait recouru aux services du transitaire qu'elle a chargé de vendre pour elle ce "cadeau empoisonné". Il faut rappeler que Bechtel a été choisie pour construire le gazoduc principal, un projet de 2,5 milliards de dollars, pour développer les réserves de gaz naturel et transporter près de 9 milliards de mètres cubes de gaz en provenance des champs gaziers de la région d'In Salah. Le nom d'une autre entreprise américaine, Haliburton, en l'occurrence, aurait été cité, lui aussi, dans cette affaire. Nos sources affirment que les investigations auraient mené les enquêteurs vers la firme américaine qui a nié avoir un lien avec cette importation.La piste Haliburton fait suite aux récents déboires du géant américain de l'énergie qui vient d'être estée en justice par le Nigeria et poursuivi aux USA pour une question d'atteinte à l'environnement par l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) qui a assigné Haliburton pour manquement dans la fourniture, dans les délais requis, des informations sur les produits chimiques utilisés dans l'extraction du gaz naturel par fracturation hydraulique. Une technique qui consiste à injecter à forte pression de grands volumes d'eau, de sable et de produits chimiques dans les roches souterraines afin d'en extraire du pétrole. La même entreprise est sous le coup d'une enquête, aux USA, relative à une affaire de corruption en tandem avec Panalpina, qui s'occupe de logistique et de transports en Algérie. D'ailleurs, tout comme KBR, Haliburton n'est pas à sa première affaire. Le 30 novembre dernier, une dépêche de l'agence française de presse évoque l'implication de deux responsables de Shell et Haliburton, au Nigeria, qui avaient été convoqués par les autorités du pays dans le cadre de deux affaires de corruption où la société suisse de logistique et de transport, Panalpina, est citée à la suite de présomptions de corruption au Nigeria, en Arabie Saoudite, en Algérie et au Kazakhstan pour faire avancer certaines procédures, par exemple le passage en douanes de divers équipements.