Le ministère des Affaires étrangères a demandé au consul d'Algérie à Beyrouth de filtrer désormais l'identité de tout Libanais désireux de se rendre en Algérie. Une minutieuse enquête menée par les services des Douanes, aussi bien à Hassi Messaoud qu'à Ouargla, sur le devenir d'un important lot d'équipements et autres matériels de première importance appartenant à des sociétés étrangères qui activaient dans le secteur pétrolier au sud du pays, risque de déboucher bientôt sur de graves révélations. En effet, comme l'expliquent nos sources, ces sociétés étrangères, qui ont quitté l'Algérie après la fin de leurs contrats, ont rétrocédé «frauduleusement en violation de toutes les lois, notamment douanières» l'ensemble de leurs équipements et autres accessoires de haute valeur qui étaient pourtant soumis, dès leur introduction en Algérie, au régime douanier de l'admission temporaire. Selon les premiers éléments d'informations, ces équipements sont évalués par l'administration douanière à plus de 100 milliards de centimes et constituent toute la logistique de réalisation des bases vie. Nos sources ajoutent que ce sont deux ressortissants de nationalité libanaise et qui faisaient office de représentants de ces mêmes sociétés étrangères qui ont été à l'origine de ces transactions. Il faut savoir, en effet, que tant que ce matériel était sous le régime de l'admission temporaire, il ne pouvait, au sens de la loi, être revendu qu'au profit exclusif de l'Etat. Or, ces deux individus ont tout simplement réussi à revendre la totalité de ces équipements sans «aucun document ni autre justificatif d'apurement». Plus grave, les transactions se faisaient en espèces. Cette situation est-il indiqué encore, perdure depuis des années et a donné lieu à des enrichissements illicites dans cette région. Ce qui a poussé la direction générale des Douanes à diligenter une enquête approfondie puisque le contrôle a touché toute la région de Hassi Messaoud. L'institution douanière, par le biais de ses deux directions régionales d'Illizi et de Ouargla, a mobilisé ses services de la lutte contre la fraude, en collaboration avec l'ensemble des services de sécurité, pour étendre l'enquête au niveau des sites de stationnement de ces sociétés. On y découvrira ajoute-t-on, du matériel sensible tels des équipements de communication non autorisés et dont l'usage reste soumis à des dérogations spéciales. En plus de ce matériel, il a été découvert des quantités importantes de produits chimiques utilisés par ces sociétés qui ont déserté les lieux sans procéder au nettoyage d'usage. Des substances totalement abandonnées et livrées à la nature. Nos sources ajoutent que d'autres découvertes s'annoncent surprenantes. Ce que nous confirmera d'ailleurs le directeur de la lutte contre la fraude, Reg Benamar, contacté par téléphone. Sans hésiter, il nous déclare: «Dans le cadre du programme d'action initié par le directeur général des douanes et dévolu à la nouvelle direction du contrôle a posteriori, créée en janvier 2010, l'ensemble des activités du commerce extérieur sera vérifié et contrôlé.» Sur la lancée, il mentionne: «Depuis le 1er janvier, nous avons dépassé les 18 milliards de dinars de pénalités imposées à l'encontre des fraudeurs.» S'agissant de l'affaire de Hassi Messaoud, il répondra: «En effet des enquêtes d'envergure ont été lancées dans le domaine des importations temporaires et je peux vous dire que d'ores et déjà on a obtenu des résultats concrets. Plus d'une centaine de conteneurs renfermant des marchandises de valeur et fortement taxées ont été saisi.» Et d'ajouter que l'action de Hassi Messaoud et de Ouargla va s'élargir à d'autres régions et tous les receleurs ainsi que les fraudeurs seront traduits devant la justice. Se refusant à d'autres détails, le directeur de la lutte contre la fraude promet que d'autres courants de fraude d'un genre nouveau seront bientôt mis au jour. Il convient de noter que nombreux ont été les entrepreneurs libanais à avoir escroqué des partenaires algériens au cours de ces cinq dernières années. Aussi, le ministère des Affaires étrangères a demandé au consul d'Algérie à Beyrouth de filtrer désormais l'identité de tout Libanais désireux de se rendre en Algérie.