Mauvaise nouvelle pour les importateurs de blé. Le marché du blé qui a été marqué ces derniers mois par une envolée des cours risque de connaître de nouvelles tensions. Dans ce sens, l'Ukraine a décidé de prolonger jusqu'à la fin de mars 2011 les restrictions sur ses exportations de céréales, imposées initialement jusqu'à la fin de décembre 2010. " Nous avons prolongé les quotas jusqu'en mars et augmenté les volumes (pour l'exportation) de 500.000 tonnes pour le blé et d'un million de tonnes (Mt) pour le maïs ", a indiqué mercredi le ministre de la Politique agraire, Mykola Pryssiajniouk. Ces quotas, imposés en octobre, avaient initialement limité la vente de céréales à 2 Mt de maïs, 500.000 tonnes de blé et 200.000 tonnes d'orge, jusqu'à la fin de décembre 2010. Les exportations de seigle et de sarrasin avaient également été restreintes à seulement 1.000 tonnes sur la même période. En conséquence, les exportations ukrainiennes ne pourront pas dépasser les 10 millions de tonnes de céréales jusqu'en mars 2011, estime l'agence d'analyse agricole Ukragroconsult. Les céréaliers " ont perdu la guerre pour l'abolition des quotas " et craignent que des volumes importants de céréales " ne pourrissent tout simplement d'ici à la nouvelle récolte ", a ajouté cette agence. La Russie voisine, touchée par la sécheresse, a pour sa part imposé un embargo total sur ses exportations de céréales à partir de la mi-août et jusqu'à l'été de 2011.De son côté, FranceAgriMer a réduit mercredi ses prévisions de stocks à l'issue de la campagne 2010-2011 pour les principales céréales - blé tendre, orge et maïs - en raison essentiellement de meilleures perspectives d'exportations.L'Office a ainsi relevé de 100.000 tonnes par rapport au mois dernier à 11,6 millions de tonnes sa prévision du record des exportations de blé tendre sur le marché mondial. La hausse fait suite à l'augmentation de 120.000 tonnes de la prévision de la collecte à 32,3 millions de tonnes avec le rythme exceptionnellement élevé des mises en marché par les agriculteurs. Elle reflète aussi le dynamisme des exportations sur la première partie de campagne, a expliqué l'Office. "Ce n'est pas un changement majeur mais une façon de donner un signe que l'ensemble des disponibilités sera exporté", a dit Xavier Rousselin, chef de l'unité Grandes cultures de FranceAgriMer, lors d'une conférence de presse. Fin novembre, 6,5 millions de tonnes de blé tendre français ont déjà été exportées sur le marché mondial et le chiffre devrait s'approcher de 8 millions à fin décembre, a-t-il estimé. La saison dernière, la France avait clôturé la campagne avec un stock de 3,4 millions de tonnes. Pour rappel, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a interrompu les négociations sur l'acquisition de 500 000 tonnes de blé meunier pour livraison en février 2011. La cause évoquée, selon les agences de presse ayant relayé l'information, est la flambée des prix qu'ont connue les cours mondiaux du blé meunier. Les récents développements des prix sur les marchés mondiaux augurent d'une volatilité des prix pour au moins les deux semaines à venir.