Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient en hausse, hier, en Europe, le marché ayant bien accueilli la décision de la Chine, ce week-end de ne pas relever ses taux d'intérêt, malgré une forte inflation dans le pays. La progression des marchés d'actions et le rebond de l'euro face au dollar soutiennent également les contrats pétroliers. A 12h15, le contrat de janvier sur le Brent avançait de 1,39 dollar sur l'ICE de Londres, à 91,87 dollars le baril, tandis que le contrat de janvier sur le brut léger doux coté au Nymex gagnait 1,16 dollar, à 88,95 dollars le baril. La banque centrale chinoise a pris la décision de laisser son taux directeur inchangé, alors que l'indice des prix à la consommation a affiché une hausse de 5,1% en novembre, la plus forte depuis juillet 2008. "Les indicateurs économiques robustes en provenance de Chine ont créé une nouvelle vague d'optimisme sur le marché et soutiennent la hausse des prix", commentaient les analystes de Commerzbank, alors qu'un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs avait déjà poussé la semaine dernière les cours à leur plus haut niveau depuis plus de deux ans. La Chine a annoncé samedi une inflation à 5,1% en novembre, au plus haut depuis la crise financière de 2008, ainsi qu'une augmentation de 18,7% en novembre sur un an des ventes de détail, qui reflètent la consommation des ménages. De plus, malgré une inflation très élevée, "les autorités chinoises n'ont pas relevé leurs taux d'intérêts, une décision de nature à soutenir le marché pétrolier", notait Filip Petersson, analyste chez SEB. "Le confiance grandit sur le fait que l'économie chinoise est en bonne santé et que les autorités auront la capacité de la contrôler par d'autres moyens que des relèvements de taux d'intérêt", évitant ainsi de freiner brutalement la demande, expliquait M. Petersson. Par ailleurs, l'Europe du nord et les Etats-Unis continuaient de subir des températures plus basses que les normales de saison, soutenant ainsi la demande de fioul de chauffage, et les cours du brut. Sur le plan de la production, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunie samedi à Quito, a comme attendu reconduit ses quotas de production, pour la septième fois consécutive, jugeant le marché mondial bien approvisionné et relativisant la récente hausse des cours du baril. Cette hausse, au-dessus de la fourchette de 70 à 80 dollars habituellement jugée comme le juste niveau pour les cours par les membres de l'Opep, a occupé une partie des échanges lors de la réunion. En effet, la perspective d'une hausse du cours du baril jusqu'à 100 dollars l'an prochain fait débat parmi les pays de l'Opep, certains appelant de leurs voeux un tel niveau de prix, tandis que d'autres accueillent ce scénario avec une prudence et une réserve affichées.