L'Union africaine prépare un projet de loi type pour lutter contre le terrorisme. Il s'agit d'un texte qui renforcera davantage les efforts des pays africains déjà engagés dans cette lutte, et surtout intensifier la coopération contre ce fléau transnational. Le directeur de la paix et de la sécurité de l'Union africaine Gassel Ouane a évoqué, hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, les grands axes de ce projet de loi qui abordera, a-t-il dit, entre autre la question du payement des rançons. Il rappelle, ainsi la position de l'Union africaine qui est constante en s'opposant à tout payement de rançons car il "constitue une source de financement des groupes terroristes". L'UA, explique-t-il, a adopté une position ferme à Syrte, en Libye, en rejetant le recours au payement des rançons pour libérer les otages, et cette position a été réitérée à Kampala, le mois de juillet dernier. Si au niveau africain le consensus est presque acquis pour criminaliser l'acte de payement des rançons, au plan international, l'Union africaine est appelée à actionner davantage la machine diplomatique en vue d'une large adhésion. Le directeur de la paix et la sécurité de l'UA a affirmé à ce propos qu'un soutien et une coopération de la communauté internationale est indispensable. Le travail engagé dans ce sens est destiné à convaincre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'Assemblée générale, qui est déjà favorable, à adopter une loi criminalisant le payement des rançons. Par ailleurs, des discussions sont entamées avec l'Union européenne dans le but de les ramener à accepter ce nouveau texte. Et Gassel Ouane de reconnaître qu'il s'agit d'un "travail de longue haleine". Abordant la situation dans la région du Sahel, le directeur de la paix a estimé qu'elle est "préoccupante", saluant au passage le travail de coopération entre les pays de la région qui est un "pas encourageant d'autant qu'El Qaida est une réelle menace à la sécurité de la région". Mais de manière globale, il a fait un bilan plutôt positif dans le continent africain où des "avancées considérables ont été réalisées ces dernières années avec le règlement de plusieurs conflits". Toutefois, il déclare que "beaucoup à reste faire pour mettre fin à certaine situation de crise et de et aussi consolider la paix dans les régions meurtries par des années de conflits armés".