Alors que la campagne électorale vient d'entamer sa deuxième semaine, les sorties publiques des différents leaders politiques, durant ce week-end, ont été marquées par la prédominance des déclarations en faveur de l'amélioration de la situation socioéconomique du pays. Dans la capitale, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a plaidé en faveur de la protection de la "classe moyenne" en déclarant que "toute société qui néglige sa classe moyenne est fatalement vouée à l'échec". Dans ce sillage, l'ancien chef de gouvernement mettra l'accent sur la nécessité de différencier les salaires selon les catégories en déclarant : "A un certain niveau tel que celui des professeurs universitaires et des spécialistes en médecine, il est impératif que les salaires sortent des limites de la fonction publique", avant d'appeler les partis politiques à plaider la cause de nombreux citoyens ayant versé dans la profession libérale. Au sujet des augmentations des salaires, Ouyahia trouve que ceci est loin d'être un exploit en déclarant que "des augmentations ont été décidées dans le passé, même au moment où il n' y avait pas cette aisance financière". Outre les affiliés à la fonction publique, Ouyahia déclarera, au sujet des membres des professions libérales que "la baisse de la TVA va assurément entraîner une baisse des prix à la consommation". En plus de la population active, le chef de file du RND plaidera également la cause des populations scolarisées en martelant : "Il faut penser aussi aux élèves d'origine modeste, pour les aider dans leur scolarité, en leur octroyant une bourse de 500 DA par mois". Pour ce faire, Ouyahia juge que les caisses de l'Etat sont largement en mesure de supporter cette subvention en expliquant que "les 4 millions d'élèves nécessitent une enveloppe financière de 18 milliards de DA, au moment où le budget annuel du secteur de l'éducation nationale est de 300 milliards de DA". Pour la fonction publique, il trouvera faisable de transformer les différentes primes perçues en salaire de base, ce qui permettra en tout cas de pérenniser ces rémunérations (les primes). Au chapitre des réformes économiques, le numéro un du RND défendra "bec et ongles" la politique actuelle du gouvernement en jugeant que "c'est grâce aux privatisations et aux réformes en toutes sortes que les entreprises publiques économiques ont été sauvées". Cette logique, en tout cas n'est pas partagée par la présidente du Parti des travailleurs, Louiza Hanoune, qui, ne cesse pas de fustiger la politique économique actuelle prônant les privatisations et l'ouverture sur l'économie mondiale. A partir de Béjaïa et Tizi Ouzou, la présidente du PT est revenue longuement jeudi dernier sur les enjeux de la mondialisation et "les effets néfastes de la poursuite de la politique des privatisations". Mme Hanoune, à cet égard, trouve que "tenant compte de l'embellie financière actuelle, rien ne peut justifier la poursuite des privatisations et le non paiement des salaires de 23 000 travailleurs du secteur public". La première femme du PT rejette également toute politique économique qui sera dictée par l'extérieur, allusion faite aux recommandations du FMI et de la Banque mondiale. A partir de la ville de Boumerdès, le secrétaire général du FLN s'est penché jeudi dernier sur le cas des familles sinistrées du séisme du 21 mai 2003 qui n'ont pas encore perçu l'aide promise par l'Etat. Sur les questions sociales, M. Belkhadem a plaidé pour l'élaboration d'une "grille des salaires nationale, dont découlerait une harmonisation des rémunérations des différents fonctionnaires de l'Etat, de façon à ce que ceux qui ont la même qualification aient le même salaire". Le président du RCD, le docteur Saïd Sadi, lui, à partir de la wilaya de Jijel où il a animé une série de meetings jeudi dernier, a réclamé un audit national qui touchera l'ensemble des entreprises publiques économiques, et ce, dans le cadre de ce qu'il qualifie de campagne nationale de lutte contre la corruption. D'autres partis, parmi les 24 en lice pour les législatives du 17 du mai, ont tous plaidé en faveur de l'amélioration de la situation socio-économique du pays.