Présent à la seconde édition du festival des arts de l'Ahaggar qui se tient depuis le 11 janvier dernier à Tam et qui se clôture demain, le conseiller de la ministre de la Culture, Ahmed Bdejaoui est revenu lors d'une conférence sur les risques d'une communication. Le conférencier a évoqué les dérives d'une communication équivoque lors des rendez-vous érudits organisés en marge de ce festival. Selon lui, "la communication est une arme à double tranchant qui peut nuire au patrimoine culturel au lieu de contribuer à le préserver", a-t-il averti dans une conférence consacrée à la communication appliquée à la protection des sites culturels et autres biens archéologiques. "Il faut trouver la juste mesure entre communication et patrimoine pour que celle-ci soit au service du patrimoine et non le contraire", a dit le conférencier préconisant la nécessaire maîtrise de la communication en matière de sauvegarde et de protection du patrimoine culturel matériel. Ce spécialiste du cinéma et des arts, a cité en exemple le rôle négatif joué par les médias dans la sur-médiatisation du site archéologique de Pétra, en Jordanie, qui depuis son ouverture au grand public, en 1998, draine une moyenne de 12 millions de visiteurs par an. Le fameux site qui, selon les experts, ne supporte pas ce nombre de visiteurs, "a connu des dégradations visibles au cours des dernières années à cause de cette surchauffe médiatique", a regretté M. Bedjaoui. Evoquant la situation en Algérie, il a relevé les problèmes liés à la "fermeture" du champ audiovisuel et le "manque de formation" des journalistes dans le domaine culturel, comme pour souligner la problématique qui entrave la prise en charge efficace par les médias de toutes les questions liées aux patrimoine culturel matériel et à sa protection. Pour lui, le vide, que connaît la scène audiovisuelle "bloque la société et ouvre la voie à l'envahissement des cultures venues d'ailleurs". La communication et l'information sur les biens culturels étant, à ses dires, "tributaires de l'ouverture du champ audiovisuel". De même, le manque de formation des journalistes, dû à un ensemble de circonstances, a engendré, de l'avis de l'universitaire, la rareté de professionnels des médias maîtrisant les différents dossiers culturels, causant collatéralement du tort à l'ensemble du patrimoine culturel. Collecte de près de 2.000 documents sur le théâtre algérien à l'université d'Oran. Le laboratoire d'archives du département des arts dramatiques de l'université d'Oran a collecté récemment 1.950 documents sur le théâtre algérien, a indiqué le chef de ce département relevant de la faculté des lettres, des langues et des arts dramatiques. Ces documents, qui seront répertoriés et classés, abordent l'évolution du théâtre algérien et les chefs-d'oeuvre de dramaturges et réalisateurs qui ont contribué à l'enrichissement et à la promotion du quatrième art en Algérie, a souligné le même responsable. Moralité, il faut ouvrir les médias et former les journalistes à des spécialités.