Le Premier ministre britannique David Cameron a prévenu vendredi à Davos que la dérégulation en Europe pourrait faire perdre des milliards d'euros aux économies en difficultés. "En Europe, nous avons besoin d'audace, notamment sur la dérégulation", a expliqué M. Cameron devant un parterre de milliers de décideurs, participant au Forum économique mondial. Si l'Europe échoue à faire mieux réguler son espace, "nous retomberons en arrière. Si nous réussissons, nous pourrons ajouter jusqu'à 180 milliards d'euros à l'économie européenne", a-t-il ajouté. Selon lui, les autres responsables européens, comme le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, sont d'accord sur le fait que l'Europe doit adopter une régulation "légère" pour dynamiser la croissance du continent. "L'Europe s'est mise d'accord il y a près de 20 ans sur la liberté de mouvement des personnes et des services mais nous avons toujours des sociétés qui emploient des équipes d'avocats pour pouvoir commercer près de nos frontières", a-t-il regretté, à titre d'exemple. La priorité première de l'Europe doit être de tuer "le spectre des gigantesques dettes souveraines", a poursuivi le responsable. Les déficits publiques et l'endettement des pays européens sont "clairement intenables", a-t-il ajouté, insistant sur le fait qu'on ne pouvait plus tarder à agir. De son côté, Nicolas Sarkozy a averti jeudi les spéculateurs qu'ils se brûleraient les doigts en jouant contre l'euro et s'est efforcé de convaincre les décideurs économiques mondiaux de l'urgence de s'attaquer aux désordres des changes et des marchés des matières premières. Alors que les dirigeants européens sont toujours en quête d'une martingale pour faire cesser les attaques contre l'euro, il a assuré que "jamais" l'Allemagne et la France ne renonceraient à la monnaie unique européenne. "Je sais qu'il y a des gens qui doutent de la pérennité de l'euro", a déclaré le président français. Mais "aussi bien (la chancelière allemande Angela) Merkel que moi-même, jamais nous ne laisserons tomber l'euro." "Donc, à ceux qui voudraient parier contre l'euro, faites attention à votre argent (...) parce que nous sommes bien décidés à défendre l'euro de façon structurelle", a-t-il ajouté. "Les conséquences d'une disparition de l'euro pour nous seraient si cataclysmiques que nous ne pouvons même pas l'imaginer."