Le délégué général de l'Association des établissements bancaires et financiers, Abef, a indiqué, hier, que le contrôle de commerce extérieur intervient pour moraliser les transactions bancaires, mais qu'à force de faire jouer un rôle trop grand aux banques, on risque d'atténuer leur capacité en matière de développement des services à la clientèle. Il a mis l'accent, dans ce contexte, sur le respect du régime résidentiel seul, tout en indiquant qu'il faut faire assumer un rôle plus important aux affaires économiques en matière d'opérations de commerce extérieur et ne pas laisser les banques seules face aux incohérences et aux petits problèmes. Il affirme, dans ce sens, qu'il y a des sanctions pénales importantes qui pèsent sur les banquiers et qui sont contenues dans la loi bancaire et qu'il faudrait penser à les atténuer. Le management bancaire, axe central pour la bonne gouvernance, a fait dire à M. Benkhalfa Abderrahmane, délégué général de l'Abef, que le débat doit tourner autour des problèmes de gouvernance des établissements bancaires. "Ces problèmes de management sont au cœur de l'actualité. Car après la mise en place des infrastructures de paiement, on parle de l'industrie du paiement, qui a déjà donné des résultats. Aujourd'hui, nous passons à des questions de gouvernance des grands groupes publics algériens". Un élément essentiel de la gouvernance, c'est la compétence. La plus value des banques émane d'une ingéniosité humaine, explique-t-il. Ainsi, les questions de compétence sont au cœur de ce problème. "Nous commençons à avoir des problèmes sur le marché des compétences. Il s'agit à la fois de la gestion de carrière, de la gestion du parcours et du système de rémunération". Il dit toute la nécessité d'aller progressivement vers l'harmonisation de ce marché parce que "la valeur rare, la compétence rare, il faut la prendre ainsi dans le marché. Et surtout fidéliser les équipes qui permettent aux banques de développer leur action". Il souligne que les grandes banques commencent à raisonner pour la fidélisation de leurs équipes. "Fidéliser ces équipes ce n'est pas uniquement les conditions de travail et un emploi garanti, mais une rémunération conforme à une performance. Nous avons des questions de productivité, de performance et de juste rémunération". Ces questions sont soumises aux autorités publiques, dit-il encore, car dans la gestion des compétences, il y a les rémunérations des banquiers et techniciens, mais aussi des équipes dirigeantes. "Tous ces gestionnaires doivent être rémunérés selon le marché, mais parallèlement à cette rémunération, il y a des exigences d'évolution. Au fil du temps, nous commençons à ressentir une multitude de charges, notamment en matière de contrôle sur les banques. Ces dernières ne peuvent pas faire en même temps une extension élargie et un contrôle minutieux". D'après une nouvelle redéfinition des charges qui pèsent sur les banques pour leur permettre d'évoluer est de devenir des centres de renseignements financiers. M. Benkhalfa considère que le marché des compétences doit évoluer. "Tous les actionnaires doivent prendre en charge cette donnée de la rémunération dans le secteur". Il estime, par ailleurs, que l'ensemble des textes adoptés par les pouvoirs publics sont suffisants. Il croit qu'un enseignement a été tiré, ces textes sont surdimensionnés en matière de contrôle. Ils ne permettent pas aux banques de faire de l'extension commerciale responsable. Il cite sur le même registre, le contrôle des opérations d'exportation, d'importation. Précisant que le contrôle des opérations de blanchiment intervient pour moraliser les transactions bancaires, cela va dans le sens souhaité, mais il faudra aussi que les clients des banques, acteurs de l'économie, prennent leur place, explique-t-il. "A force de faire jouer un rôle trop grand aux banques, on risque d'atténuer leur capacité en matière de développement des services à la clientèle". Il met l'accent sur le respect du régime résidentiel seul. Faire assumer un rôle plus important aux affaires économiques en matière d'opération de commerce extérieur et ne pas laisser les banques seules face aux incohérences et aux petits problèmes. Et enfin, atténuer les sanctions pénales. Il affirme, dans ce sens, qu'il y a des sanctions pénales importantes qui pèsent sur les banquiers et qui sont contenues dans la loi bancaire. "Il faudra un jour les atténuer parce que le régime des sanctions doit devenir homogène pour tous les acteurs économiques, dans un monde d'affaires en mouvement".