Le pétrolier britannique essuie sa première perte annuelle depuis 1992. Il va néanmoins reprendre le versement de dividendes à ses actionnaires. Ses activités dans l'aval aux Etats-Unis vont être restructurées. Le groupe pétrolier britannique a annoncé une perte nette de 4,9 milliards de dollars sur l'exercice 2010 en raison des énormes provisions (40,9 milliards en incluant une charge supplémentaire d'un milliard comptabilisée au quatrième trimestre) qu'il a dû passer dans ses comptes après la marée noire. Pour mémoire, la firme avait enregistré un bénéfice de 13,96 milliards en 2009. Principale responsable de ce trou dans les comptes : la marée noire du Golfe du Mexique, qui a démarré en avril 2010 avec l'explosion d'une plateforme. Le coût de cette catastrophe environnementale est monumental pour BP : 40,9 milliards de dollars, en incluant une nouvelle provision d'un milliard de dollars comptabilisée au quatrième trimestre. Cette perte n'a toutefois pas empêché BP de poursuivre ses activités. Comme un signe d'encouragement, le groupe constate une hausse annuelle de 34% de son bénéfice net sur le seul quatrième trimestre 2010, à 4,61 milliards de dollars contre 3,447 milliards de dollars au quatrième trimestre 2009. BP explique que la forte hausse des prix pétroliers a permis de compenser une baisse de 9% de la production de pétrole et de gaz. Hors éléments exceptionnels de 250 millions de dollars et sans compter la charge d'un milliard de dollars, le bénéfice net ressort à 5,36 milliards de dollars, supérieur aux 5,09 milliards de dollars attendus en moyenne par les analystes. Rassuré, la direction de BP a décidé de reprendre le versement des dividendes, suspendu depuis le début de la marée noire. Les actionnaires recevront donc 7 cents par action au titre des résultats du quatrième trimestre. Le groupe annonce enfin une restructuration profonde de ses activités qui passera par la réduction de moitié des activités de raffinage aux Etats-Unis. Il compte y réduire de moitié ses activités de raffinage, ce qui passera par la vente de ses raffineries de Texas City, au Texas, et de Carson, en Californie. Il en est propriétaire depuis l'acquisition des groupes américains Amoco en 1998 et Arco en 2000, qui avaient fait du Britannique le premier producteur de pétrole et de gaz des Etats-Unis. En cédant Texas City, la plus grande raffinerie du groupe, et l'une des plus grandes des Etats-Unis, BP va se défaire d'un souvenir encombrant. Ce gigantesque complexe, qui traite près d'un demi-million de barils de pétrole brut chaque jour, avait été le théâtre en 2005 d'une explosion qui avait fait 15 morts et 170 blessés, et endommagé fortement la réputation du groupe en matière de sécurité.