La politique économique du gouvernement ne semble pas satisfaire la vice-présidente du Sénat, Zohra Drif Bitat qui s'est exprimé, hier, sur la question. Sans ambages, elle considère que les programmes ambitieux mis en branle par le président de la République, ayant nécessité des milliards de dollars, n'ont pas encore donné les résultats escomptés. " Il y a eu plusieurs plans qui ont été mis en œuvre ces dernières années mais certains problèmes subsistent encore ; pourquoi alors ne sommes nous pas arrivés à les résoudre ? " s'est elle interrogée. La vice-présidente du Sénat ne s'est pas arrêtée là puisqu'elle a soulevé d'autres interrogations qui nécessitent, à ses yeux, des réponses claires. Ainsi, elle se demande s'il n'y a pas un " un dysfonctionnement au niveau des personnes qui gèrent les différents dispositifs ". Mieux encore, elle va plus loin et s'interroge si ces mêmes personnes " seront les mêmes qui géreront les nouveaux projets". Parmi les secteurs cités par Zohra Drif Bitat, invitée hier de la chaîne III de la Radio nationale, ceux de l'habitat et de l'emploi. Elle préconise ainsi d'engager une " réflexion sérieuse et identifier le problème des jeunes qui constituent 70% de la population algérienne ". Le chômage, a-t-elle dit, n'est pas propre à l'Algérie, mais il " faut arrêter avec la politique des chiffres comme c'est le cas pour le volume des investissements ". " Il y a une avalanche de chiffres qui ne parlent pas et une masse importante d'argent qui est dégagée mais les résultats ne répondent pas aux attentes". Et la vice-présidente du Sénat de s'interroger une nouvelle fois " Est-ce un problème de fonctionnement des institutions ? ". Et là encore, elle pointe du doigt le système éducatif qui s'est contenté de la quantité au détriment de la qualité, d'où son appel à un " bât à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance en 2012 pour faire le bilan en toute transparence ". Interrogé sur les dernières mesures prises en Conseil des ministres par le président de la République, la vice-présidente du Sénat s'est réjouit de l'engagement du président Bouteflika à lever l'Etat d'urgence prochainement. " C'est une mesure historique et c'est une première dans un pays arabe ", a-t-elle affirmée, ajoutant que le chef de l'Etat tenait ainsi à " répondre aux aspirations du peuple ". Zohra Drif Bitat espère enfin que cette décision " augure d'un changement radical dans l'exercice du pouvoir chez nous, d'autant que le pays a franchit de grands pas ". La vice-présidente du Sénat, déplore au passage que la question de la levée de l'Etats d'urgence soit " manipulé par les gouvernements successifs et cela a eu un effet négatif sur la société ".