Le gouvernement britannique a conclu un accord avec les principales banques du pays pour qu'elles prêtent davantage et qu'elles réduisent les primes qu'elles attribuent, a annoncé, hier, la chaîne detélévision Sky News citant des sources anonymes. L'accord devrait être officialisé dans la journée. L'information a été confirmée à Reuters de source proche du dossier. Cet accord, baptisé "Projet Merlin", établit à 190 millions de livres (24 millions d'euros) le montant des crédits que les cinq principales banques accorderont aux entreprises cette année, contre 175 millions précédemment. Elles devront également verser des bonus moins élevés en 2010 qu'en 2009. Les principales banques devront en outre dévoiler les salaires des membres de leur conseil d'administration et de leurs dirigeants les mieux rémunérés.Les membres de la coalition au pouvoir entre conservateurs et libéraux-démocrates cherchent à apaiser la colère des contribuables face à l'utilisation de leurs deniers pour soutenir le système bancaire au plus fort de la crise économique sans pénaliser la compétitivité de la place financière de Londres.Mardi, les banques avaient quant à elles fait part de leur colère après la décision du gouvernement de leur imposer 800 millions de livres de taxes supplémentaires. Dans un premier temps, George Osborne, le chancelier de l'Echiquier, avait prévu une montée en puissance progressive de ce prélèvement, successeur de la taxe exceptionnelle sur les bonus qui avait généré 3,5 milliards de livres de recettes en 2010. L'idée était de permettre aux banques de reconstituer leurs capitaux propres en perspective de la réglementation européenne de Bâle 3. Mais les bons résultats escomptés des HSBC et autres Barclays - 24 milliards de livres attendus pour les établissements de crédit britanniques - ont changé la donne. Cette taxe est "une juste contribution pour réduire le déficit budgétaire ", a expliqué George Osborne. Downing Street durcit ainsi le ton vis-à-vis des banques juste avant que la saison des bonus ne démarre officiellement. D'aucuns y voient le signe que le gouvernement a peu d'espoir d'obtenir des engagements de modération sur ce plan, comme il l'espérait. D'ores et déjà, des indications publiées dans la presse outre-Manche sur les 9 millions de livres de bonus anticipés pour Bob Diamond, le directeur général de Barclays, et pour Stuart Gulliver, le patron d'HSBC, raniment la controverse récurrente sur les rémunérations variables.