Une réunion d'urgence de l'Opep ne s'impose pas car le marché est bien approvisionné et la récente hausse des cours n'est en rien due à une quelconque menace sur l'offre, a déclaré son secrétaire général Abdallah al Badri. "L'état du marché pétrolier n'exige pas une réunion d'urgence de l'Opep mais il est évident que nous resterons vigilants", a-t-il dit, dans un entretien publié mercredi par le journal saoudien Achark al Aoussat. "Il est tout à fait clair que les stocks de brut et de produits pétroliers, qu'ils soient stratégiques ou commerciaux, sont amplement suffisants et que les capacités inemployées des pays de l'Opep sont adaptées", a encore dit Abdallah al Badri. Selon le SG de l'OPEP, aucune tendance inquiétante n'est apparue sur le marché mondial du pétrole en raison de la situation préoccupante que connaît l'Egypte, théâtre de violentes manifestations anti-présidentielles. M.El-Badri rappelle que l'oléoduc égyptien Suez-Méditerranée (Sumed) permet de transporter quelque 2 millions de barils de brut par jour. Ainsi, la crise politique égyptienne ne pourrait influencer les prix du pétrole dans le monde qu'à court terme, a indiqué le SG de l'Opep. Précédemment, l'Opep a déclaré qu'elle disposait d'une réserve de production d'environ six millions de barils par jour, soit 7% de la demande mondiale et qu'elle pourrait l'utiliser pour pallier les effets d'une éventuelle pénurie. Seules des raisons purement spéculatives expliquent les variations du prix du pétrole, conclut M.El-Badri. L'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA) estime au contraire qu'il faut augmenter l'offre car le monde consommera à peu près 140.000 barils par jour (bpj) de plus que ce qu'elle prévoyait le mois dernier, avec une demande qui représenterait un record de l'ordre de 88,16 millions bpb cette année. Après quelques jours de baisse, le Brent est revenu au-dessus des 100 dollars ce mercredi, dopé par une contraction attendue de l'offre de brut de la mer du Nord et par les craintes dues à une grève au sein des sociétés dont l'autorité du canal de Suez est propriétaire, même si le trafic n'est pas affecté. L'écart entre le Bret et le West Texas Intermediate (WTI) américain a atteint un nouveau record d'un peu plus de 13 dollars le baril