Le Premier ministre chinois Wen jiabao a indiqué samedi devant les internautes qu'il ne permettrait pas aux prix à la consommation d'augmenter de façon incontrôlée en Chine. Il a fait cette remarque en réponse à des questions d'internautes concernant les hausses des prix. La Chine a des réserves céréalières suffisantes, après une hausse des moissons de sept années consécutives, et ses réserves en devises étrangères sont aussi abondantes, ce qui aiderait le pays à lutter contre l'inflation, a estimé Wen Jiabao. Maintenir la stabilité des prix a toujours été la priorité du développement économique chinois car l'augmentation excessive des prix à la consommation affecte non seulement la vie du peuple mais nuit aussi à la stabilité sociale, a noté Wen Jiabao. L'indice des prix à la consommation (IPC), un des principaux indicateurs de l'inflation, a augmenté en janvier de 4,9% en glissement annuel alors que les prix des produits alimentaires ont bondi de 10,3% à cause d'une demande croissante et d'une sécheresse dans les régions de culture du blé. L'IPC avait augmenté de 4,6% en décembre et de 5,1% en novembre, un record depuis 28 mois. Le pays a accentué sa lutte contre l'inflation face aux pressions inflationnistes qui, entraînées par la flambée des prix des produits alimentaires et d'autres articles, représentent des risques pour l'économie nationale. Les départements du gouvernement ont déjà pris une série de mesures pour contrôler les prix, dont des programmes visant à promouvoir la production céréalière et des subventions destinées à la lutte contre la sécheresse. La Banque populaire de Chine, la banque centrale, s'est tournée cette année vers une politique monétaire prudente, contre une politique monétaire relativement souple l'année dernière. Pour diminuer une liquidité excessive, la banque centrale a augmenté huit fois le taux des réserves obligatoires pour les banques commerciales, et trois fois les taux d'intérêt. Ces mesures ont aidé à lutter contre la tendance à la hausse des prix à la consommation, a estimé M. Wen. "Avec une meilleure mise en application de ces mesures, nous pourrons être sûrs de notre victoire sur l'inflation". Le gouvernement a aussi annoncé une série de mesures visant à décourager la spéculation immobilière et à contrôler la flambée des prix, comme un taux de prêt plus élevé, des limites d'achat et plus d'offre de logements. Cependant, les prix immobiliers augmentent encore, avec une hausse des prix des logements neufs dans les 70 principales villes chinoises en janvier 2011. "Nous utiliserons les méthodes économiques, juridiques et administratives si nécessaire afin de restreindre la spéculation", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il était confiant quant à l'efficacité de ces mesures. En réponse à une question concernant l'ancien ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun, qui a été révoqué de son poste pour "graves violations disciplinaires", Wen Jiabao a déclaré : "Si le problème de l'augmentation des prix s'ajoute au problème de la corruption, cela suffirait à susciter le mécontentement du grand public et même créer de sérieux problèmes sociaux". Le premier ministre chinois Wen Jiabao a fixé un objectif de croissance de 7% par an, dans le cadre de son plan quinquennal. Le pays donne priorité à la lutte contre l'inflation pour assurer la stabilité sociale. Lire la suite l'article Les analystes avaient pronostiqué une année 2011 prudente pour la Chine. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un doux euphémisme, si l'on en croit les chiffres annoncés samedi par le premier ministre chinois. Profitant d'une rencontre avec les internautes à l'occasion du Forum chinois sur Internet, Wen Jiabao a fixé un objectif de croissance de 7% par an pendant cinq ans dans le cadre de son plan quinquennal (2011-2015). Même si ce ralentissement économique était plus ou moins attendu, les experts ne s'attendaient sûrement pas à ce que cet objectif soit moins ambitieux que les 8% que Pékin a l'habitude de fixer. En ces temps difficiles où l' envolée des prix du pétrole pourrait menacer la croissance mondiale, il ne s'agit évidemment pas une bonne nouvelle pour l'économie d'une manière générale et pour les entreprises françaises et européennes qui réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires en Chine.