La répression sanglante en Libye et les attaques contre la population civile perpétrée par les forces du colonel Moammar Kadhafi pourraient constituer des crimes contre l'humanité, a déclaré lundi le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo. La CPI a été saisie samedi de la situation en Libye, après une décision à l'unanimité du Conseil de sécurité des Nations unies. M. Ocampo a expliqué lundi procéder à un examen de la situation, ajoutant qu'il déciderait d'ici "quelques jours" l'ouverture ou non d'une enquête pour crimes contre l'humanité De son côté, l'Union européenne s'est entendue hier sur des sanctions contre le régime de Moammar Kadhafi, notamment un embargo sur les armes, des interdictions de visas et un gel des avoirs. La décision a été prise lors d'une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept destinée à faire le point sur la situation en Libye, a déclaré le ministre hongrois de l'Energie Tamas Felligi. L'UE a "imposé un embargo sur les armes à la Libye et des sanctions contre les responsables de la violente répression de la population civile", a précisé M. Felligi. Le gel des avoirs et les interdictions de visas visent le colonel Kadhafi et une vingtaine de personnes dans son entourage, notamment des membres de sa famille. Les sanctions européennes incluent également l'interdiction de vendre tout équipement qui pourrait être utilisé par le régime Kadhafi pour réprimer la population L'UE serait également en train "d'établir des contacts" avec les autorités de transition libyennes mises en place par les insurgés au régime de Mouammar Kadhafi. Pour sa part, l'ambassadeur de Libye en Afrique du Sud appelle Kadhafi à démissionner et "arrêter de tuer des gens innocents", rejoignant les critiques formulées par nombre de ses homologues libyens. A Benghazi, l'insurrection a vaincu le spectre du "chaos" que le régime de Kadhafi n'a cessé d'agiter: le comité civil assure les services de base, comme l'electricité et l'eau, l'approvisionnement de carburant et la sécurité. Notons par ailleurs que Quelque 400 manifestants ont scandé lundi des slogans hostiles au dirigeant libyen Mouammar dans le quartier de Tadjoura, dans l'est de Tripoli, a rapporté une journaliste de Reuters présente sur place. Peu après, plusieurs véhicules 4X4 ont fait irruption sur la place sur laquelle se tenait la manifestation et les occupants, coiffés de bandanas verts, ont sauté dehors et tiré en l'air pour tenter de disperser les manifestants.