La récente réunion du Conseil économique et social de l'ONU avec les institutions de Bretton Woods, l'OMC et laCNUCED au titre du débat sur le rôle de l'ONU dans la gouvernance économique mondiale, s'est achevée par deux tables rondes qui évoquent l'indispensable coopération entre l'ONU, universelle, et le G20, in cité à prendre en compte les intérêts de tous les Etats. Les Etats membres ont réfléchi, au rôle des partenaires dans la promotion du développement ainsi qu'à celui que doit jouer l'Organisation des Nation,s Unies dans la gouvernance économique mondiale. Ce débat a été mené au cours des échanges de deux tables rondes organisées dans le cadre de la " Réunion spéciale annuelle de haut niveau " du Conseil économique et social de l'ONU avec les institutions de Bretton Woods, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Alors que le Groupe du G20, qui rassemble les 20 économies les plus importantes de la planète a su imposer comme élément incontournable de la gouvernance économique mondiale, la table ronde organisée cette semaine autour du thème du " Rôle du système des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale ", a notamment offert l'occasion aux délégations des Etats membres et aux experts de s'interroger sur le meilleur moyen d'affirmer la pertinence de l'ONU dans le monde actuel. " Les Nations Unies sont notre maison commune. L'ONU a un rôle à jouer dans la production du consens et de la convergence autour des grandes questions qui affectent les peuples de la planète. Ce consensus et de cette gouvernance dans les vues et les actions ce dont le monde actuel a le plus besoin ", a déclaré Serge Tomasi, Coprésident du Groupe de travail du G20 sur le développement. M. Tomasi, selon le communiqué émis par le Conseil économique et social de l'ONU, a relevé que, contrairement à l'ONU, le G20 avait un problème de représentativité, même si les économies et les pays qui le composent représentent les deux tiers de la population mondiale et produisent la part majeures (80 %) de la production économique mondiale. Pour sa part, le président du Groupe pour la gouvernance mondiale et représentant permanent de Singapour auprès des Nations Unies, M. Vani Gopala Menon, a appelé les délégations à se rendre à une évidence : si l'ONU se révèle incapable de s'accorder sur les questions importantes du jour, et de proposer à cet égard des solutions dans un laps de temps raisonnable, elle court le risque de s'exclure du débat qui entoure des questions qui sont d'une importance vitale par ses Etats membres. " Nous devons nous rendre compte qu'aucune institution ne détient le monopole pour apporter des solutions mondiales aux problèmes mondiaux. Notre insistance à tout ramener à l'ONU risque de marginaliser le processus de l'ONU ", a notamment avertit M. Menon. Dans le même temps, il a exhorté le G20 à s'ouvrir beaucoup aux options et à la prise en compte des intérêts de la majorité des pays, qui ne sont cependant pas membres de ce groupe. Certaines délégations ont par ailleurs déploré des " guerres de tranchées bureaucratiques " qui menacent parfois de faire perdre à l'ONU toute sa pertinence. Le représentant du Groupe des organisations de la société civile a notamment fait savoir que nombres d'ONG estimaient que certaines réunions organisées par l'ONU ne répondaient pas aux attentes des opinions publiques et de ces organisations qui, dans une certaine mesure, les représentent. " Le monde a tendance à ne plus attendre que des décisions ou des solutions viennent de l'ONU. Il incombe donc aux Etats membres de faire de nouveau de l'ONU un véritable forum d'échange d'idées novatrices et pertinentes ", a-t-il indiqué. " Dans le monde actuel, personne ne peut faire cavalier seul ", a déclaré pour sa part, M. Joachim Von Amsberg, vice président chargé de la politique opérationnelle et des services aux pays à la Banque mondiale au cours de la table ronde tenue sur le thème : " Suivi des textes issus du Sommet de 2010 sur les OMD : Bâtir le partenariat mondial pour le développement, notamment en réponse aux nouveaux défis et problèmes " et à laquelle a pris part une importante délégation de la Banque mondiale. D'une manière générale, les délégations se sont toutes accordées sur la nécessité pour l'ONU et la Banque mondiale d'agir de manière beaucoup plus préventive et beaucoup " plus forte, décisive et anticipée ", afin de " provoquer un changement comparatif sur le terrain " Alors que 1,5 milliards de personnes vivent actuellement dans des zones de conflits, les participants ont notamment estimé, à l'instar de M. Von Amsberg, que les situations de conflits présentent des occasions à saisir pour développer la coopération entre les Nations Unies et la Banque mondiale, notamment en matière de reconstruction et de redressement post conflit. Les délégations ont également insisté sur l'importa ce du renforcement des institutions. " L'absence d'institutions légitimes, dédiées à la justice sociale et résistantes aux conflits est l'élément clef des maux qui affectent les populations de ces zones fragiles et instables ", a notamment observé Sarah Cliffe, directrice et représentante spéciale de la Banque mondiale.