Les pays arabes sont pour certains d'entre eux des puissances financières, mais pas des puissances économiques. L'argent public est déposé dans les pays occidentaux, l'argent privé a suivi le même chemin. Il ne sert alors à rien que les pays arabes se promettent des zones de libre-échange, et qu'ils se réunissent pour décider de l'engagement à coopérer économiquement pour lancer des projets communs. Il est alors évident que sans politique extérieure commune et, donc fatalement, sans politique de défense commune, sans uniformisation des systèmes politiques, sans l'acceptation que des parts de souveraineté nationale soient abandonnées au profit d'institutions supra nationales arabes, sans un espace judiciaire arabe, sans une industrie arabe d'armement en vue d'une relative autonomie, sans une économie intégrée, le monde arabe continuera à ne pas pouvoir donner une solution arabe à un problème arabe. Le cas de la Libye, de la Tunisie, de l'Egypte, du Yémen, du Bahreïn et de bien d'autres qui suivront peut-être montrent bien qu'il n' a pas été tenté de construire une solution économico-sociale arabe. Cela fait combien de temps que les Américains n'ont plus employé le concept de "monde arabe", ni même accessoirement du monde islamique, alors qu'ils n'ont pas été avares avec l'expression GMO, Proche-Orient, Moyen-Orient ? Monde arabe veut dire qu'Israël n'a pas sa place dans la région, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on use du concept de GMO ou de Proche-Orient. Une appellation géographique donne à Israël toutes les chances de son intégration. Si les pays arabes s'approchaient de l'objectif de leur unité et de construire tous ensemble une "entité" arabe, économique d'abord, politique ensuite, et militaire enfin, sans doute cela serait à lire par Israël et les Américains unis comme une déclaration de guerre. La première riposte israélo-américaine viendrait de la manipulation des différences communautaires qui existent au sein des pays arabes. Ne serait-il pas ce qui est entrain de se produire ?