Les industries créatives se sont avérées plus résistantes aux chocs de la crise économique mondiale que les industries manufacturières traditionnelles, souligne le rapport 2010 sur l'économie créative, lancé aujourd'hui par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Le rapport montre que les exportations mondiales de biens et de services des secteurs d'activités fondés sur les idées et la créativité, comme l'art, l'artisanat, l'audiovisuel, la littérature, le design, le cinéma, la musique, les nouveaux médias, les arts visuels et le spectacle, ont plus que doublé entre 2002 et 2008, pour avoisiner aujourd'hui les 600 milliards de dollars. Baptisé " ?conomie créative : une option de développement réalisable " (Creative Economy: A Feasible Development Option), le document montre qu'en dépit d'une réduction de 12 % du commerce mondial en 2008, les échanges de biens et services créatifs à l'échelle planétaire ont continué de progresser à un taux annuel d'environ 14 %, démontrant que les industries axées sur la créativité sont une véritable source de croissance économique. "? condition qu'il lui soit accordé l'attention voulue, l'économie créative peut être une source de croissance socioéconomique, de création d'emplois, d'innovation et d'échanges commerciaux, tout en contribuant à l'inclusion sociale, à la diversité culturelle et au développement humain durable", a déclaré Rebeca Grynspan, Administratrice associée du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) lors de la cérémonie de lancement du rapport. "Les technologies nouvelles et l'internet offrent aux pays en développement une option réalisable qui leur permet de promouvoir leur créativité et leur entrepreneuriat sur le marché mondial", a noté Edna dos Santos-Duisenberg, chef du Programme de l'économie et des industries créatives de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Le rapport, publication conjointe de la Cnuced et du Pnud, présente plus de 40 exemples concrets provenant de secteurs d'activité variés, tels que l'industrie de la mode en Afrique et en Asie, les feuilletons télévisés au Mexique et au Brésil, l'industrie du cinéma en Inde, le reggae en Jamaïque et les carnavals au Brésil et aux Caraïbes. Dans les pays en développement, ces industries promeuvent les échanges commerciaux et fournissent souvent des formations et des emplois aux pauvres. C'est ainsi, par exemple, que l'industrie cinématographique du Nigeria, avec son chiffre d'affaires de 2,75 milliards de dollars EU se classe au troisième rang mondial, après les ?tats-Unis et l'Inde. La production de "Nollywood"dépasse actuellement les 1 000 films par an, créant ainsi des milliers d'emplois et est le deuxième secteur du pays après le secteur des hydrocarbures. Conscient de son importance, le gouvernement nigérian a investi dans l'industrie cinématographique, a instauré des réformes de politique et dispense des formations pour promouvoir la production et la distribution des films. Le Rapport sur l'économie créative de 2010 émet en guise de conclusion 10 recommandations de politique sur le rôle que peuvent jouer les industries créatives dans la promotion d'une croissance inclusive.