Dans une conjoncture internationale marquée par la persistance de la tension sur les produits de base, l'Algérie continue d'accentuer ses efforts sur le renforcement de la politique de la sécurité alimentaire. NEANMOINS, le défi dans la conjoncture actuelle est de plus en plus difficile à surmonter. En effet, la facture alimentaire vient d'enregistrer une hausse relative au cours du premier trimestre 2011, et ce, après avoir été maîtrisée pendant plusieurs mois à des niveaux beaucoup plus réduits. Ainsi, tenant compte de l'indice des importations établi par le CNIS (Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes), les groupes des produits alimentaires ont totalisé 2,22 milliards de dollars au premier trimestre de l'année en cours, soit une hausse dépassant les 40% par rapport à la même période de l'année d'avant. Cependant, le groupe des biens d'équipements agricoles s'est établi à 104 millions de dollars, soit près de 45% plus haut que la période précédente. Au-delà de la lecture comparée des chiffres rendus publics par le CNIS, il n'est pas moins utile de rappeler que cette évolution peu ordinaire des importations intervient dans le sillage d'une flambée accélérée des matières premières agricoles sur l'ensemble des marchés internationaux. Les conditions climatiques, plus que jamais difficiles cette année avec une sécheresse qui affecte, non seulement en Algérie, mais également les principaux producteurs agricoles, notamment en céréales, à l'instar de la France, l'Ukraine, la Russie et les Etats-Unis, sont également à l'origine de la hausse des prix des produits alimentaires. La raison pour laquelle, d'ailleurs, l'Algérie a lancé avant-hier mardi un appel d'offres international pour l'acquisition de 500 000 quintaux d'orge, selon des traders européens cités par l'agence Reuters. Dans la perspective de faire face à la demande nationale en produits céréaliers, l'Algérie a déjà importé plus de 16 millions de quintaux de blé depuis le début de l'année en cours. Par ailleurs, malgré les tensions actuelles que traverse le marché, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a exclu toute éventuelle crise qui affecterait les produits de large consommation dans les mois à venir. Il a assuré à cet égard, il y a une semaine que "le blé dur est disponible et les approvisionnements (du marché) sont réguliers, que ce soit en termes d'importation ou de distribution aux semouleries", démentant ainsi les prévisions pessimistes de certains transformateurs. Ces derniers avaient mis en garde quant à une pénurie de semoule en raison des restrictions imposées sur l'importation de blé dur et de la politique des quotas de l'Office algérien interprofessionnel des céréales qui n'approvisionne les semouleries qu'à hauteur de 50% de leurs capacités de production. "S'il y a nécessité d'augmenter, nous allons étudier cela dans le cadre du Conseil interprofessionnel des céréales", en cas d'augmentation de la demande, a relevé M. Benaïssa. Le ministre a reconnu, en outre, que la sécheresse pourrait avoir un impact sur la production céréalière de cette année.