Saïf al Arab, le plus jeune des fils de Mouammar Kadhafi, a trouvé la mort avant-hier, suite à un raid lancé par les forces de l'Otan à Tripoli . L'attaque a également causé la mort de trois des petits-enfants du dirigeant libyen a annoncé avant-hier le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim. Il a ajouté qu'il semblerait que le chef de l'Etat libyen n'a pas été touché par les frappes. Dans un communiqué diffusé avant-hier, l'Otan a démenti avoir visé le colonel libyen ou des membres de sa famille, assurant qu'un de ses raids menés sur la capitale avait pour cible un centre de commandement à Bab al Azizia, le quartier général de Kadhafi à Tripoli. Des responsables libyens ont conduit des journalistes jusqu'à la maison visée, qui a été touchée par au moins trois missiles. Le toit en béton armé était par endroits complètement troué. A L'intérieur de la villa, on pouvait voir un canapé beige quasi intact mais des chaises tapissées abîmées par des éclats. Le porte-parole du gouvernement libyen a accusé l'Otan d'avoir tenté d'assassiner Mouammar Kadhafi, ce qui irait au-delà du mandat confié par le Conseil de sécurité de l'Onu dans sa résolution 1973, qui a autorisé le recours à la force en Libye dans le seul but de protéger les populations civiles. "C'est désormais la loi de la jungle", a déclaré Moussa Ibrahim lors d'une conférence de presse. "Il est clair pour tout le monde aujourd'hui que ce qui se passe en Libye n'a rien à voir avec la protection des civils." L'Alliance atlantique, qui a pris fin mars le commandement des opérations militaires menées conformément à la résolution, a déclaré "poursuivre ses frappes de précision contre les installations du régime militaire (de Kadhafi) dans la nuit à Tripoli". Le général Charles Bouchard, commandant des opérations en Libye, a déclaré que l'Alliance avait notamment "frappé un centre de commandement et de contrôle connu dans le quartier de Bab al Azizia peu après 18h00 GMT". "Toutes les cibles de l'Otan sont militaires par nature (...). Nous ne visons pas d'individus", a-t-il dit. "J'ai eu connaissance d'informations de presse non confirmées selon lesquelles certains membres de la famille Kadhafi pourraient avoir été tués (...) Nous regrettons toute perte de vie", a ajouté l'officier. A Benghazi, fief de l'insurrection déclenchée à la mi-février contre Kadhafi, les insurgés ont tiré en l'air et actionné leurs avertisseurs quand s'est répandue la nouvelle. Saïf al Arab, civil et étudiant, avait 29 ans, a déclaré Moussa Ibrahim. Il n'avait qu'un rôle limité dans le cercle du pouvoir à Tripoli. Le dirigeant libyen, présent dans la maison visée par la frappe aérienne, est indemne, a ajouté le porte-parole libyen. "Il est en bonne santé. Il n'a pas été touché. Sa femme se porte bien également", a-t-il dit. "C'était une opération visant directement à assassiner le dirigeant de ce pays. Le droit international ne le permet pas. Ce n'est permis par aucun code ou principe moral." "Nous nous battrons s'il le faut. Le dirigeant a offert la paix hier à l'Otan et l'Otan l'a rejetée", a-t-il souligné par allusion à une proposition de cessez-le-feu avancée en début de journée à la télévision par Mouammar Kadhafi. Les insurgés ont répondu que le temps de la négociation était à leurs yeux terminé. L'Otan a déclaré qu'elle poursuivrait ses bombardements tant que les populations civiles seraient menacées en Libye.