Le conflit opposant Moscou à Kiev concernant l'approvisionnement du marché européen par le gaz russe vient de connaître une nouvelle escalade avec la sortie médiatico-diplomatique de l'Ukraïne réaffirmant, avant-hier, son opposition quant au projet d'un méga-gazoduc par fond de mer destiné à contourner son territoire. En effet, le projet de gazoduc South Stream constitue une menace pour la sécurité nationale de l'Ukraine, a déclaré vendredi le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Boïko. " Effectivement, le projet South Stream constitue une menace pour nos intérêts nationaux et nous nous y opposerons quoi qu'il arrive ", a-t-il indiqué à la télévision ukrainienne. Le ministre a rappelé que le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger, se rendra en juin en Ukraine dans le cadre du lancement de la modernisation du réseau gazier ukrainien. " Plus nous modernisons notre réseau de gazoduc, plus nous serons ouverts et fiables, ce qui réduira les chances de réalisation de South Stream, qui est destiné à assécher notre propre réseau ", a encore précisé le représentant du Kiev. D'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, le gazoduc South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine, les conflits liés aux gaz ayant provoqué des crises à répétions par le passé. Kiev propose de substituer ce projet par la modernisation de son réseau de transport gazier en coopération avec l'Union européenne et la Russie. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. Sa longueur sera d'environ 900 km et sa profondeur maximale, de plus de deux km. Afin de construire la partie terrestre, plusieurs itinéraires ont été étudiés. Tous passent par le territoire de pays membres de l'union européenne. Précédemment, Kiev a déclaré que la construction d'un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) en Ukraine, au bord de la mer Noire, a pour but d'inciter la Russie à tenir compte de l'opposition de Kiev au projet de gazoduc South Stream, a déclaré le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Boïko, précisant qu'il froissait l'intérêt national ukrainien. " Nous menons une discussion intense avec Moscou compte tenu de notre hostilité au projet de gazoduc South Stream. En mars 2010, le gouvernement a pris la décision de construire un terminal de GNL et lancé un appel d'offres pour ces travaux. Nous estimons que cette démarche diversifiant les sources d'approvisionnement en gaz amènera nos partenaires russes à tenir compte de notre avis ", a affirmé vendredi le ministre en visite à Donetsk. Il est persuadé que South Stream n'est pas un projet commercial, mais politique. " La position de notre président est ferme: ce projet est contraire à nos intérêts nationaux. En d'autres termes, nos conduits de gaz resteront vides ", a souligné M. Boïko. Il a fait savoir que l'Ukraine œuvrait auprès de l'Union européenne pour empêcher la mise en place du gazoduc South Stream. " Il nous portera préjudice ", a conclu le ministre. La construction du terminal de GNL débutera en 2011 et demandera 12 à 18 mois de travaux. Le coût du projet est évalué à 2,5 milliards de dollars. Le site sera en mesure de recevoir 10 milliards de m3 de GNL par an. Cependant, le gazoduc South Stream, d'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. La longueur du tronçon sous-marin sera d'environ 900 km et sa profondeur maximale, de plus de deux km. Le coût du projet est évalué à 15,5 milliards d'euros. Or, la Turquie n'a toujours pas autorisé la pose du conduit dans sa zone économique.