Les médecins résidents bénéficieront d'un nouveau régime indemnitaire au même titre que les médecins spécialistes, à partir du mois de juin prochain, a déclaré avant-hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. Il a par ailleurs ajouté qu'ils bénéficieront également des mêmes primes et auront le même statut que les spécialistes conformément à cette décision dont l'entrée en vigueur est prévue avant le 20 juin prochain. Concernant la révision des statuts de 1996 du médecin résident, le ministre s'est dit disposé, à la demande de ceux-ci, à installer une "commission de sages" composée de représentants des secteurs de l'Enseignement supérieur, de la Santé, de députés des deux Chambres du parlement ainsi que de professeurs expérimentés en médecine. Cette commission aura pour mission de coordonner entre le projet élaboré par la tutelle et celui proposé par les médecins résidents. M. Ould Abbès a déploré, à l'occasion, l'absence de ces derniers aux travaux de la commission installée en mars dernier, composée des différents acteurs et chargée de l'examen des problèmes soumis par les différents corps de la santé. En outre, concernant l'abrogation du service civil obligatoire, principale revendication des médecins résidents, le ministre a certifié que cette mesure sera révisée à partir de l'année prochaine, estimant que "le médecin a le droit de refuser d'aller travailler dans les régions enclavées ou dans les Hauts-Plateaux sans qu'il ne dispose de logement ou de moyens techniques". Concernant les poursuites judiciaires que la tutelle avait décidées contre les médecins grévistes, M. Ould Abbès a indiqué que son département a annulé toutes poursuites et qu'en dépit du caractère illégal de la grève, le ministère n'envisage aucune retenue sur salaire". Au plan pédagogique, le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mohamed Gharras, a donné lecture de l'instruction adressée par le ministre, M. Rachid Harraoubia, aux doyens des facultés de médecine dans laquelle il a affirmé sa disposition à donner suite aux recommandations issues de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine organisée au mois d'avril dernier. Concernant les médecins résidents de première année, les plus affectés par le retard des examens, le doyen de la Faculté de médecine d'Alger, le professeur Moussa Arrada, a évoqué un éventuel ajournement des examens de juin à la prochaine rentrée universitaire, une proposition que les participants ont favorablement accueillie. Le professeur Arrada a exprimé la disposition du secteur de l'enseignement supérieur à aller plus loin. "S'il est demandé de reconsidérer les procédés pédagogiques dans leur ensemble alors pourquoi pas", a-t-il soutenu. Les médecins résidents ont entamé le 28 mars une grève illimitée sous la bannière du collectif autonome des médecins résidents algériens revendiquant l'annulation du service civil, la révision de l'actuel statut et un relèvement des salaires et des primes de garde les hissant de 690 DA à 4 000 DA.