Déterminé à réduire le déficit, le gouvernement grec a discuté, hier, sur de nouvelles mesures d'urgence et prouver qu'il est capable de régler la crise sans recourir à une restructuration de sa dette. Athènes a reçu une tranche d'aide de 12 milliards d'euros de la part du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne (UE). Le gouvernement semble prêt à tout pour réduire sa dette, Georges Papandreou qui a promis ces derniers jours d'accélérer les réformes et de faire tout son possible pour réduire l'énorme dette de son pays, a présenté hier un nouveau plan destiné à renforcer l'assainissement budgétaire, en se disant déterminé à "sauver" son pays. Le gouvernement songe à réduire des exemptions fiscales sur l'impôt sur le revenu, les dépenses médicales et les intérêts des prêts immobiliers, ce qui devrait réduire d'autant le revenu disponible de millions de salariés et de retraités. George Papandréou doit aussi rencontrer demain les principaux responsables politiques grecs alors que les pays de la zone euro ont demandé instamment aux partis politiques grecs de parvenir, comme au Portugal, à un consensus sur des mesures pour faire face à la crise. LES NOUVELLES MESURES REFUSEES Selon un sondage fait par l'institut MRB, 80% des Grecs ne sont pas prêts à accepter ces nouvelles mesures. "Une situation explosive est en train de se mettre en place, les gens ont le sentiment que les choses deviennent très difficiles", a déclaré Dimitris Mavros, dirigeant de l'institut. Le commissaire européen des Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a quant à lui semé le doute sur la capacité d'Athènes à privatiser pour 50 milliards d'euros d'actifs dans les années à venir, comme annoncé par le gouvernement. "Nous estimons que la Grèce ne peut pas privatiser de manière significative pour 50 milliards d'euros d'actifs au cours des prochaines années, ce qui représente plus de 20% de son PIB" (produit intérieur brut), a dit le responsable lors d'une conférence de presse à Vienne. Le gouvernement envisage notamment d'appliquer un taux de TVA uniforme de 18 ou 19% pour tous les biens et services, contre un régime actuel allant de 13 à 23% selon les produits. Si cette mesure est adoptée, elle renchérirait l'alimentation, les factures d'électricité et le coût du transport mais abaisserait le prix des automobiles ou du mobilier. George Papandréou et des responsables de la BCE ont réaffirmé qu'une telle option était exclue et que la Grèce devait persévérer dans son programme d'austérité et de privatisations pour surmonter ses difficultés. EN CONCLUSION La Grèce est toujours dans une situation budgétaire critique et ne parviendra pas vraisemblablement à retourner sur les marchés en 2012, comme elle en avait l'intention après l'octroi en 2010 d'un prêt de 110 milliards d'euros des pays de la zone euro et du FMI.