La FAO a annoncé, hier, qu'une mauvaise herbe redoutable nommée la morelle jaune, qui menaçait les cultures en Irak et en Syrie, a été signalée au Liban et en Jordanie. L'expert de la FAO, M. Gualbert Gbèhounou, a expliqué que "ce type particulier de mauvaise herbe livre aux cultures une concurrence farouche en accaparant les nutriments tandis que ses racines profondes ôtent au sol toute son humidité". Les baies de cette plante sont un véritable poison pour le bétail, pour la FAO, "la morelle jaune plante ses racines très profondément dans le sol et possède des épines qui rendent son extraction à la main assez problématique pour les paysans". La FAO a également constaté qu'"en Syrie, plus de 60 % des terres cultivées et plantées principalement de blé et de cotonniers sont aujourd'hui infestées", ajoutant que "la morelle jaune infeste aussi les oliveraies et risque de s'étendre prochainement à d'autres terres". "Dans le nord-ouest de l'Irak, on signale une infestation massive similaire tandis qu'au Liban et en Jordanie, la morelle jaune, apparue en plusieurs endroits, pourrait se répandre si rien n'est entrepris dans de brefs délais", selon la FAO. "La prédominance de la morelle jaune réduit la biodiversité dans les zones infestées". A la demande des gouvernements syrien et irakien, la FAO met en œuvre un projet qui "aide les agriculteurs à gérer la situation afin d'empêcher la morelle jaune de se répandre davantage dans les quatre pays précités". "Nous voulons introduire une approche de gestion intégrée, c'est-à-dire une méthode qui ne se focalise pas sur les herbicides, bien que nous puissions y avoir recours le cas échéant, nous testons plutôt des moyens de gestion alternative durable", a précisé l'expert de l'Organisation onusienne. Il a ajouté que "les agriculteurs sont encouragés à effectuer des rotations de cultures en plantant notamment, une culture de fourrage, l'alfalfa, qui couvre bien le sol et fait concurrence à la morelle jaune". Cette méthode de lutte est destinée à empêcher la mauvaise herbe de repousser, tout en réduisant les concentrations des semences déjà présentes dans le sol. Cette mauvaise herbe avait sévi, au Maroc d'abord, ensuite en Algérie et en Tunisie, elle fait actuellement l'objet de surveillance continue.