L'économie allemande a atteint une croissance de 1,5% au premier trimestre grâce à une solide demande nationale, un chiffre confirmé, hier, par l'Office fédéral de la statistique.L'indice Ifo du climat des affaires n'a pas changé en mai alors que les analystes l'attendaient en recul. L'Allemagne pourrait poursuivre sa croissance plus longtemps que prévu avant de ralentir. L'institut a précisé que l'indice Ifo était tiré vers le haut par la composante des conditions actuelles - de 121,4 en mai contre 121,0 en avril - alors que la composante des anticipations est ressortie en légère baisse, à 107,4 contre 107,7 en avril. En allusion à la moindre dépendance de l'économie allemande à l'export, l'économiste Andreas Rees a commenté "L'Allemagne n'est plus sous perfusion de l'économie mondiale". Et concernant les chiffres publiés hier, il considère que la création de nouveaux emplois en Allemagne va continuer cette année. Klaus Abberger, économiste chez Ifo, pour sa part souligné que les perspectives d'exportations des sociétés se sont légèrement améliorées en mai, illustrant les bonnes performances de l'économie allemande en dépit des incertitudes internationales et des fluctuations de devises, préjudiciables aux entreprises. L'indice Ifo se base sur une étude mensuelle de quelque 7.000 entreprises et sa bonne tenue suggère que l'amélioration de l'économie allemande pourrait se poursuivre plus longtemps que prévu. REPERCUSSIONS SUR LA ZONE EURO La reprise de la croissance en France et en Allemagne a permis à l'embellie dans la zone euro de surpasser les attentes au premier trimestre, mais les données économiques récentes suggèrent que la croissance de l'Allemagne pourrait avoir atteint un cap et serait déjà en train de ralentir. Le secteur privé en Allemagne a enregistré en mai son rythme de croissance le plus faible depuis octobre 2010, selon des résultats préliminaires de l'enquête Markit publiés avant-hier. "Maintenant que l'économie est revenue à son niveau d'avant la crise, le temps des taux anormalement élevés de croissance devrait toucher à sa fin", commente Carsten Brzeski, économiste chez ING. "Ce ne sera pas la fin de la reprise, mais seulement une transition vers la normale. Une normale dont ne peuvent que rêver quelques-uns des autres membres de la zone euro". Ces dernières semaines, beaucoup d'économistes ont revu en hausse leurs prévisions pour l'économie allemande et ils sont assez nombreux à tabler sur une croissance de 3% ou plus pour 2011.