Le Gabonais Charles Mensah qui a apporté un soutien indéfectible au Panaf version 2009,est décédé vendredi matin à l'âge de 63 ans, a appris l'Agence de presse sénégalaise, samedi, de source proche de sa famille. Président de la Fepaci, (Fédération panafricaine des cinéastes) qu'il dirigeait depuis 2006, Charles Mensah est connu pour ses initiatives pour la promotion du cinéma africain et ses aides au faveur des cinéastes du continent. Une note de l'Institut gabonais de l'image et du son (IGIS, ex-Centre national du cinéma), reçue le même jour à l'APS, confirme l'information, précisant que M. Mensah est décédé "des suites d'un malaise cardiaque''. En 1975, il assiste à son premier congrès de la FEPACI, à Alger. Il commence alors à côtoyer les pionniers du cinéma sur le continent, Sembene Ousmane, Moustapha Alassane, Brahim Babaï, Ahmed Attia, Lionel Ngakane. Charles Mensah a dirigé de 1988 à 2009 le CENACI devenu IGIS. Dans son texte, annonçant la mort du cinéaste, l'IGIS souligne que "son implication dans le développement des cinématographies africaines était connue et appréciée'', des professionnels du milieu. Pionnier du film gabonais, Charles Mensah a coréalisé "Obali" (1976), "Ayouma" (1977) et "Ilombe'' (1978), soutenu les longs métrages "Les couilles de l'éléphant'' d'Imunga Ivanga, actuel directeur de l'IGIS, "Orega'' qui a été entièrement financé par le CENACI sous sa direction. à Dakar, le secrétaire régional pour l'Afrique de l'Ouest de la FEPACI, Cheikh Ngaïdo Bâ, s'est dit "peiné" par la mort de Charles Mensah, "'un militant panafricaniste convaincu du cinéma africain''. "Nous avons mené les mêmes combats, a-t-il dit. Charles Mensah a poussé beaucoup de jeunes gabonais à faire du cinéma. C'était un excellent professionnel, il était très engagé'' pour le cinéma. Mensah a réalisé des films documentaires, produit et signé, avec un collectif de réalisateurs gabonais, la série télévisée à succès "L'Auberge du Salut'' (1994), qui a permis à de nombreux réalisateurs gabonais de se faire la main en supervisant au moins un épisode de cette série. Le cinéaste a effectué ses études supérieures, de 1968 à 1974, à l'Ecole supérieure de cinéma et de télévision de Paris. Il participe, en 1974, à la création de l'association nationale regroupant les cinéastes gabonais. Comme producteur ou producteur associé, son nom est lié à de nombreuses réalisations : "Le divorce'' (2008), la série TV "Inspecteur Sori : le mamba" (2005), "Le silence de la forêt" (2003), "Les couilles de l'éléphant" (2002), "Dôlé" (2000), "Le damier" (1996), "Equateur" (1983). L'Algérie, perd ainsi un grand ami.