Le procès de l'assassinat de Matoub Lounès a débuté, hier, à 9h30 et a été suspendu à deux reprises par le juge, ce qui a provoqué, par conséquent, une forte tension dans la salle d'audience.La première fois dans la matinée et la seconde en début d'après-midi, le procès avait à peine débuté lorsque les avocats de Aldjia et Malika Matoub, respectivement la mère et la sœur du défunt chanteur, ont quitté l'audience. Pour Malika, le complément d'enquête n'avait rien apporté de nouveau. 52 témoins se sont présentés à l'audition, les noms de ces derniers figurent sur une liste remise à la justice en 2008 alors que la reconstitution des faits n'a pas été effectuée par la justice. Malika Matoub avait exigé l'audition de l'ex-chef du GSPC Hassan Hattab, qui a revendiqué l'assassinat du chanteur. Cependant, la partie civile a quitté l'audience de manière bruyante. Au tribunal, les membres proches de Matoub et de la fondation du même nom, n'ont pas cessé de scander et de crier : "libérez Medjnoun et Chenoui, jugez les vrais assassins et les commanditaires ! ". M. Hanoun, l'avocat de la veuve du chanteur, Mme Nadia Matoub s'est retiré, quant à lui, dans la matinée pour un moment de concertation avec ses mandantes. La séance avait repris sur décision du juge, après plus d'une heure, ce dernier avait ordonné la poursuite du procès mais seule la deuxième partie civile, à savoir la veuve du chanteur, Nadia et ses sœurs, représentées par Me Hanoun, a accepté de participer au procès. Me Aït Habib, l'avocat de Medjnoun, a, lui aussi, exigé la poursuite du procès, en déclarant que les deux personnes qui sont actuellement en prison et ce, depuis 13 ans, n'ont pas encore été jugées. "J'exige que ce procès se tienne avec ou sans la partie civile" a-t-il dit. L'avocat de la défense a également mis en exergue que ce procès est celui de Medjnoun et Chenoui et non pas celui de l'assassinat de Matoub Lounès. Un fait que le procureur général a confirmé en ajoutant que la non-constitution de la partie civile n'a aucun lien avec la plainte publique, et que selon le code de procédure pénale le procès peut avoir lieu avec ou sans la partie civile. Au tout début de la lecture de l'arrêt de renvoi, la partie civile, qui avait refusé avant de participer au procès, est revenue à la charge et s'est opposée "bruyamment" à ce que Matoub soit cité dans ce procès. La sœur de Matoub, Malika, avait réagi, en hurlant, à la lecture de l'arrêt de renvoi, qu'il ne fallait en aucun cas citer le nom de son frère, et a déclaré, "Pour moi, dans l'affaire de mon frère, ces deux-là (les accusés) n'ont rien à voir (…) Trouvez d'autres chefs d'accusation pour les deux accusés mais ne citez pas l'assassinat de mon frère". A 13 h, la séance n'avait pas encore repris au tribunal criminel de Tizi Ouzou où une vive tension a régné jusqu'à la fin.A l'heure ou nous mettons sous presse, nous apprenons que le représentant du ministère public a requis la peine maximale à l'encontre des deux présumés assassins.