Dix jours après que le réassureur public algérien, la Compagnie centrale de réassurance (CCR), ait reçu la note encourageante de B+ (bonne) pour sa solidité financière par AM Best, leader mondial des agences de notation dans le secteur des assurances, son P-DG, M. Hadj Mohamed Seba, indique que l'Algérie achète chaque année auprès de réassureurs internationaux une garantie annuelle qui la protège à hauteur de 246 millions de dollars contre les catastrophes naturelles. La CCR est le seul réassureur en Algérie pour les risques liés aux catastrophes naturelles (Cat Nat) et couvre le coût de tout événement à concurrence de 4 millions de dollars. Ainsi, M. Seba a également tenu à préciser que la prime de réassurance payée par l'Algérie pour s'offrir cette couverture internationale coûte annuellement environ 500 millions de dinars. Même s'il y a lieu de noter le caractère obligatoire de l'assurance Cat Nat et de la progression des primes, le niveau de souscription à cette assurance reste faible avec un taux de pénétration d'à peine 7%, se traduisant par un faible écart entre le montant des primes collectées au niveau national avec celles payées au titre de la garantie internationale. Pour 2010, remarque M. Seba, par exemple, les compagnies d'assurance ont collecté 1,322 milliard de dinars de primes d'assurance Cat Nat, la part de la CCR étant de 925 millions de dinars, alors que la prime payée pour la garantie internationale a coûté 500 millions de dinars à la CCR , selon ce responsable. Il est à préciser, également, que dans le cas où le montant des dommages excède ce niveau, elle récupère auprès des réassureurs étrangers la différence à hauteur de 246 millions de dollars. Citant le cas de Ghardaïa après les inondations de 2008, M. Seba déclare que concernant cette wilaya, ainsi que celles d'Adrar, Naâma et Bechar, la CCR n'a rien récupéré auprès des réassureurs internationaux car le montant des sinistres réclamés n'a pas atteint le seuil d'intervention des 30 réassureurs internationaux participant à cette garantie. Le montant des sinistres déclarés à la CCR pour la wilaya de Ghardaïa, a atteint, au 31 juillet 2011, à peine les 177 millions de dinars, dont les risques en suspens représentent 69%, sur lesquels près de 99% concernent des risques d'entreprises, alors que les risques des particuliers ne sont pas, dans leur majorité, assurés et ne représentent que 1%. Le P-DG de la Compagnie centrale de réassurance (CCR) a noté, toutefois, que cette garantie internationale a été achetée surtout pour les risques de séismes pouvant se produire dans les villes à forte concentration d'habitations et d'installations industrielles et dont les déclarations peuvent être importantes. La CCR occupe actuellement une forte position dans l'activité de la réassurance en Algérie. Son leadership devrait être renforcé, dans les années à venir, à la faveur de l'application de la nouvelle réglementation de 2010, relative à la cession obligatoire des risques. La réglementation en question oblige les compagnies d'assurance algériennes à réassurer 50 % de leur portefeuille risques auprès de la CCR. Et c'est justement une des raisons qui fait que le leader mondial des agences de notation dans le secteur des assurances, en l'occurrence, l' AM Best, s'attend à ce que cette obligation de cession de risques augmente les primes brutes de la CCR d'environ 30% en 2011, selon ses propres estimations.