Après deux semaines particulièrement tumultueuses en Bourse, et au lendemain de la dégradation par l'agence Standard & Poor's de la note de la dette américaine, les gouvernements de la zone euro tentent, avec difficulté, de se coordonner pour éviter une panique boursière en début de semaine. Mais des positions divergentes entre les principaux pays de la zone compliquent la situation. Une réunion anticipée du G7, groupe des sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Canada, Italie et Grande-Bretagne) irait dans le sens de la zone euro, qui souhaite une plus grande coordination de la crise de la dette. Evoquée par l'Italie, l'idée a été saluée par l'Union européenne, mais la tenue d'une réunion de crise est loin d'être acquise. Plusieurs pays dont la France, et même l'Italie, ont expliqué, avant-hier, que la tenue d'une telle réunion n'était pour l'instant qu'au stade de la réflexion. En attendant cette réunion, une conférence téléphonique a regroupé dans la nuit d'avant-hier, à hier, les pays du G7. Mais les participants font preuve d'un mutisme absolu : Washington comme Paris, qui préside le G7, ont refusé de commenter le contenu des discussions. D'après les médias japonais, une nouvelle conférence téléphonique devait avoir lieu dans la nuit d'hier, à aujourd'hui, avant l'ouverture des Bourses asiatiques. La crise de la dette et l'évolution des marchés financiers étaient au centre des discussions de conseillers et ministres des Finances du G7 lors de leurs conférence téléphonique, ont indiqué des sources du ministère italien citées par l'agence Ansa. Plusieurs ministres ainsi que des conseillers participeront à la conférence téléphonique, ont indiqué ces sources en précisant que le ministre italien Giulio Tremonti est en contact permanent avec ses collègues européens. Les pays du G7 pourraient envisager une action coordonnée, en faisant par exemple appel à leur banque centrale pour calmer les marchés.Nicolas Sarkozy a parlé par téléphone avec le premier ministre britannique, David Cameron, pour évoquer "la zone euro et l'abaissement de la notation américaine", a confirmé Downing Street. Ils ont convenu de "l'importance d'oeuvrer ensemble, de surveiller de près la situation et de rester en contact dans les prochains jours". Le ministre britannique des Finances, George Osborne, et la directrice générale du FMI Christine Lagarde, se sont également entretenus samedi "de la situation économique internationale et de son suivi". Ils "ont également évoqué l'importance pour les pays de prendre des décisions pour construire la confiance", a indiqué un porte-parole du ministère britannique. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, souhaitait une décision, hier, sur le rachat d'obligations italiennes. Une conférence téléphonique de la BCE était prévue dans l'après-midi, selon une source proche de l'institution. Le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, a fait part de son scepticisme quant à la demande du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, de réévaluer les capacités du Fonds européen de soutien, un instrument majeur pour empêcher une contagion de la crise. A l'heure actuelle, ce fonds ne peut prêter que 440 milliards d'euros, un montant insuffisant pour venir en aide à l'Italie, la troisième économie de la zone euro, mais aussi son deuxième pays le plus endetté. D'après l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître dimanche, Berlin estime que l'Italie est un trop gros morceau pour pouvoir être sauvé par le Fonds