Les députés espagnols ont approuvé, hier, à une écrasante majorité, l'inscription dans la Constitution d'une règle d'or de stabilité budgétaire, malgré la grogne sociale et politique croissante au sein du pays. Les parlementaires ont validé, à 316 voix pour et 5 contre, ce texte, qui inclut dans la Loi fondamentale le principe d'une limite du déficit public, permettant sa transmission aux sénateurs la semaine prochaine, dans le cadre d'une procédure d'urgence. Mais le débat a été agité, la plupart des petits partis critiquant à la fois l'intérêt de la réforme et son adoption en urgence. Sur les 24 amendements déposés, six, voulant notamment introduire une obligation de référendum, avaient été rejetés dès, avant-hier, par les députés. Les 18 autres l'ont été, hier. Le projet, qui doit être approuvé par trois cinquièmes des voix des deux chambres, sera ensuite transmis aux sénateurs, appelés à voter la semaine prochaine. L'adoption définitive du texte, qui inclut dans la Constitution le principe d'une limite du déficit public, ne fait aucun doute, le Parti socialiste au pouvoir (PSOE) et le principal parti d'opposition de droite, le Parti Populaire (PP), ayant noué un accord. La réforme est également contestée par une partie de la population: dès, avant-hier, soir, plusieurs milliers d'indignés, mouvement né mi-mai en Espagne du ras-le-bol de la crise, ont manifesté à Madrid contre cette réforme, dénonçant la dictature des marchés et réclamant un référendum. Hier, matin, un rassemblement de dizaines de personnes se tenait encore près du Parlement, entouré d'une forte présence policière. Les deux principaux syndicats, CCOO et UGT, ont appelé à une grande manifestation le 6 septembre à Madrid contre le projet.