L'investissement étranger en Algérie est en recul selon le dernier rapport du réseau Anima sur les investissements étrangers dans la région Meda. En effet, le rapport en question estime que l'Algérie est en recul net (-33%), avec un volume d'investissements de 2,36 milliards d'euros, malgré un nombre considérable de projets détectés. Néanmoins, notre pays se situe en 4e position en terme de nombre de projets et ce grâce aux petits et moyens projets, à côté des quelques opérations lourdes recensées au cours de l'année 2006. Le rapport du réseau Anima met également en évidence le fait qu'après avoir été au début des années 2000 une zone oubliée sur la carte des investisseurs mondiaux (1% des IDE' pour près de 4% de la population de la planète), la région MEDA revient progressivement en grâce et voit son attractivité économique renforcée d'année en année. En effet, et selon la Cnuced, qui comptabilise des flux macroéconomiques enregistrés dans les comptes extérieurs des pays, les IDE constatés vers la région Meda sont passés d'une dizaine de milliards de dollars américains en 2000 à une trentaine en 2005 -et devraient même dépasser 40 milliards en 2006. Le réseau Anima explique le retour en grâce de cette région par plusieurs facteurs : les efforts réels effectués par la plupart des pays pour se réformer, adopter des lois et réglementations protégeant mieux les intérêts des entreprises, se doter de pôles logistiques ou technologiques compétitifs, entrer dans le jeu de la promotion active des territoires. Il en reste néanmoins que beaucoup reste à faire, cependant la réponse du marché montre que le signal a été reçu par les investisseurs. Le réseau Anima estime également qu'il y a une poussée conjoncturelle forte due au développement du secteur de l'énergie, avec un triple effet : lancement de projets pétroliers et gaziers (exploration, gazoducs, raffineries), existence de pétrodollars volontiers réinvestis sur les rives de la Méditerranée, vastes programmes d'équipements de type algérien (80 à 100 milliards d'US$ annoncés sur 5 ans), attirant investisseurs, capitaux et projets. Il y aussi l'établissement ou le rachat de réseaux bancaires ou d'assurance et la création de fonds, avec des montants investis parfois considérables (Egypte, Turquie, Syrie, Algérie) ; le lancement concomitant de beaucoup de privatisations et projets de concessions, touchant, en particulier en 2006, l'Egypte, la Syrie, l'Algérie (après la Turquie en 2005) ainsi qu'une très forte accélération (flux multipliés par 3,5) dans le domaine de l'immobilier, du BTP et du tourisme, en particulier par des investisseurs du Golfe (projets gigantesques au Maroc, en Syrie, sur la Mer Morte et la Mer Rouge etc.). Le réseau Anima estime aussi que le portefeuille des investissements annoncés en 2006 inclut 54 méga-projets de plus de 500 millions d'euros alors qu'il y en avait 30 en 2005. Selon Mipo, la taille moyenne des projets augmente encore : 83 millions d'euros par projet en 2006, contre 64 millions d'euros en 2005. Cela confirme l'arrivée de très gros acteurs, mais aussi une tendance, déjà signalée en 2005, au gigantisme de projets immobiliers et touristiques parfois contestables en termes de durabilité, d'environnement, de diversité urbaine et sociale.