Si lors de son audition par le président de la République , au cours du mois d'Août dernier, le Dr Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a indiqué que son secteur a enregistré une hausse régulière de la production nationale au cours des dix dernières années, y compris durant les campagnes précédentes, il vient juste d'annoncer que la valeur de la production agricole devrait atteindre les 1.600 milliards de dinars (plus de 21 milliards de dollars) en 2011, en hausse de 23% par rapport à l'année dernière. Alors qu'en 2009 la forte croissance enregistrée avait été tirée principalement de la production exceptionnelle des céréales, les 6% de l'année 2010 l'ont été par les résultats obtenus dans les maraîchages, l'arboriculture, le lait, les viandes et les légumes secs. Pour l'année en cours, les prévisions de croissance se situent à hauteur de 7,7%. Intervenant lors d'une audition au Conseil de la Nation sur la politique du Renouveau agricole et rural, M. Benaissa a indiqué que son secteur tablait sur des recettes de production de 1 600 milliards de dinars contre 1 300 milliards de dinars en 2010. Le taux de participation de l'agriculture dans le Produit intérieur brut (PIB) est en hausse de 10%, alors que la production agricole s'est établi en hausse de 10,3% en 2011, contre 8,5% en 2010. De cette évaluation annoncée par le ministre du secteur, il ressort également que la valeur ajoutée agricole a atteint, quant à elle, 6% en 2010, contre 20% en 2009, année où la production céréalière a atteint un niveau record de 61,2 millions de quintaux, alors que le taux de croissance était de -5% en 2008. Question rappel, il est important de signaler que la production agricole est passée de 10 millions de tonnes lors de la décennie 1990-2000 à 17 millions de tonnes durant les dix dernières années, a ajouté le ministre. Selon le premier responsable du secteur, l'Algérie produit 70% de ses besoins alimentaires, le reste est importé, essentiellement des céréales, des laits, des sucres et huiles. Citant les chiffres établis par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), le ministre a indiqué que cette banque publique a octroyé plus de 140 milliards de dinars de crédits en 2010 aux activités agricoles et agroalimentaires. La dynamique qui satisfait le ministre de l'Agriculture et du Développement rural est à mettre à l'actif de la sécurisation des opérateurs par rapport au foncier, au financement et à la prise en charge de la production, selon le ministre. "La levée des contraintes structurelles tels que le foncier et le financement a assuré une meilleure visibilité aux opérateurs", a-t-il dit. Evoquant les objectifs assignés dans la nouvelle politique agricole suivie, il est prévu de réduire ces importations à travers le développement des filières dites stratégiques (céréales, lait, pomme de terre, viandes rouges, tomate industrielle, dattes...). Concernant l'emploi, et toujours selon le Dr. Benaissa, le secteur agricole a généré 291.000 nouveaux postes en 2010, en plus de 20.000 emplois créés au courant de 2011 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, en vue de renforcer l'encadrement de la nouvelle politique mise en oeuvre par le secteur. Ces postes viennent s'ajouter aux quelque 53.000 fonctionnaires et salariés des entreprises publiques existantes. Par ailleurs, le ministre a révélé que le soutien direct à l'agriculture a atteint en 2011 plus de 240 milliards de dinars dont 37,65% sont accordés à l'irrigation, 21% aux céréales et 12% à la filière lait. Concernant la réduction de la facture alimentaire et le rôle de l'Agriculture dans la diversification des revenus à l'exportation, M. Benaïssa a rappelé que tous les dispositifs de soutien et d'accompagnement mis en place oeuvrent à sécuriser les acteurs en vue d'améliorer la productivité.