ALGER - La valeur de la production agricole devrait atteindre les 1.600 milliards de DA (plus de 21 milliards de dollars) en 2011, en hausse de 23% par rapport à l'année dernière, selon des prévisions annoncées lundi par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Intervenant lors d'une audition au Conseil de la Nation sur la politique du Renouveau agricole et rural, M. Benaissa a indiqué que son secteur tablait sur des recettes de production de 1.600 milliards de DA contre 1.300 milliards de DA en 2010. Le taux de participation de l'agriculture dans le Produit intérieur brut (PIB) est en hausse de 10%, alors que la production agricole s'est établi en hausse de 10,3% en 2011 contre 8,5% en 2010. La valeur ajoutée agricole a atteint quant à elle 6% en 2010 contre 20% en 2009, année où la production céréalière a atteint un niveau record de 61,2 millions de quintaux, alors que le taux de croissance était de -5% en 2008. La production agricole est passée de 10 millions de tonnes lors de la décennie 1990-2000 à 17 millions de tonnes durant les dix dernières années, a ajouté le ministre. L'Algérie produit 70% de ses besoins alimentaires, le reste est importé, essentiellement des céréales, des laits, des sucres et huiles. L'objectif de la nouvelle politique agricole est de réduire ces importations à travers le développement des filières dites stratégiques (céréales, lait, pomme de terre, viandes rouges, tomate industrielle, dattes...). Concernant l'emploi, le secteur agricole a généré 291.000 nouveaux postes en 2010, en plus de 20.000 emplois créés au courant de 2011 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, en vue de renforcer l'encadrement de la nouvelle politique mise en oeuvre par le secteur. Ces postes viennent s'ajouter aux quelque 53.000 fonctionnaires et salariés des entreprises publiques existantes. Par ailleurs, le ministre a révélé que le soutien direct à l'agriculture a atteint en 2011 plus de 240 milliards de DA dont 37,65% sont accordés à l'irrigation, 21% aux céréales et 12% à la filière lait. Le ministre de l'agriculture a souligné par ailleurs que le secteur connaît "une dynamique réelle et une progression très positive", bien que les potentialités du secteur ne sont pas encore toutes exploitées. Il a imputé cet état de fait à la sécurisation des opérateurs par rapport au foncier, au financement et à la prise en charge de la production. "La levée des contraintes structurelles tels que le foncier et le financement a assuré une meilleure visibilité aux opérateurs", a-t-il dit. Citant les chiffres établis par la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR), le ministre a indiqué que cette banque publique a octroyé plus de 140 milliards de DA de crédits en 2010 aux activités agricoles et agroalimentaires. Répondant aux questions de membres du Conseil portant sur la réduction de la facture alimentaire et le rôle de l'Agriculture dans la diversification des revenus à l'exportation, M. Benaïssa a rappelé que tous les dispositifs de soutien et d'accompagnement mis en place oeuvrent à sécuriser les acteurs en vue d'améliorer la productivité. Il a estimé que tout le monde doit contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire, qui est un "enjeu crucial" pour le pays" au moment où le marché international traverse des crises permanentes. Le ministre a rappelé les fondements de la politique du renouveau agricole et rural : "la sécurité alimentaire est un enjeu de sécurité nationale, le développement des territoires ruraux est un générateur de cohésion sociale, l'agriculture et le développement rural étant un secteur prioritaire".