La proposition de la Commission européenne et de son président José Manuel Barroso pour recapitaliser les banques est acceptable, a déclaré, hier, le ministre français des Finances François Baroin. La position de la Commission et de M. Barroso il y a deux jours, est acceptable. Un niveau de 9% de fonds propres à atteindre par les banques européennes d'ici la fin du premier semestre de l'année prochaine, c'est bien, a-t-il affirmé sur la radio Europe 1. Selon lui, 9% en 2012, ça permet d'amortir un choc. Il a réaffirmé que cela concernait d'abord les banques qui ont échoué aux tests de résistance du début de l'été et celles qui les ont passés de justesse. Les banques doivent tenter de se recapitaliser sur la base de leurs résultats en distribuant moins de dividendes et moins de bonus, a prévenu François Baroin, à l'instar de la Commission européenne. Elles ne devront pas le faire au détriment de l'activité économique, du crédit aux particuliers et du crédit aux entreprises, a-t-il insisté. Si elles ne peuvent pas, elles le feront sur les marchés, si les marchés ne sont pas suffisants elles trouveront des partenaires, et en dernière limite il y aura une possibilité d'une coordination européenne pour une aide publique, a ajouté le ministre. Il a de nouveau émis l'idée que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) apporte cette aide publique aux établissements qui en auront besoin, comme ses nouveaux statuts en vigueur depuis, avant-hier, l'y autorisent. L'Allemagne estime qu'il ne peut le faire que pour les banques des pays bénéficiant déjà d'un programme d'aide internationale (Grèce, Portugal, Irlande). François Baroin a toutefois réaffirmé que les banques françaises ne se trouveraient pas dans la situation de devoir demander l'aide publique. Au sujet de la Grèce, le ministre a confirmé la nouvelle position de la France, qui s'est résolue, avant-hier, à reconnaître qu'il faudrait que les banques créancières du pays effacent une plus grande partie de la dette publique grecque. La décote prévue jusqu'ici pour les créanciers privés d'Athènes, dans l'accord du 21 juillet, est de 21%. Depuis trois mois les marchés ont évolué, ils se sont dégradés. On est partis à 21% le 21 juillet, ce sera plus, c'est à peu près certain, a-t-il déclaré. A quelle hauteur ? On en discute. Il a aussi estimé que les chiffres qui circulent allant bien au-delà de 50% étaient fantaisistes. Les trois quarts de la dette grecque sont détenus par des privés. On ne va pas couper l'ensemble, a-t-il assuré. Si on impose aux privés une décote qui ne serait pas tenable, qui va investir ensuite en Grèce?, s'est interrogé François Baroin. Il a ensuite affirmé que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro annonceraient leur décision sur cette question lors du sommet du 23 octobre à Bruxelles, sans préciser s'ils dévoileraient le montant de la nouvelle décote ou seulement le principe.