La capacité d'intervention du Fonds de soutien européen (FESF) pour les pays en difficulté devrait être portée entre 1.000 et 2.000 milliards d'euros lors du sommet européen qui se tiendra, demain, à Bruxelles, alors que Berlin semble se faire prier pour optimiser cet instrument. Il y a des discussions pour augmenter la capacité d'intervention du FESF (sans nouvelle garantie des Etats). Le montant défini sera entre 1.000 et 2.000 milliards d'euros, a indiqué une source diplomatique européenne. Des sources européennes avaient fait savoir la semaine passée que la zone euro réfléchissait à multiplier jusqu'à cinq, soit à terme jusqu'à 2.500 milliards d'euros, la puissance de feu du FESF. Mais depuis, Berlin semble freiner des quatre fers pour accepter un très net renforcement de la capacité d'intervention du Fonds de secours via un effet de levier, soit sans renflouement des Etats. Selon le quotidien Financial Times Deutschland, d'hier, le ministre des Finances allemand Wolfgang Sch?uble a évoqué le chiffre de 1.000 milliards d'euros pour la capacité de prêt élargie de ce mécanisme d'aide aux pays de la zone euro en détresse. La veille, un article du quotidien britannique The Guardian évoquant lui la somme de 2.000 milliards d'euros avait fait bondir les Bourses américaines. Les Européens négocient actuellement sur des moyens techniques destinés à augmenter la capacité de prêt du FESF, actuellement de 440 milliards d'euros, par effet de levier, sans que les Etats ne doivent augmenter leur contribution: il s'agirait en quelque sorte d'aider plus sans dépenser plus. Le mécanisme actuellement en discussion est de permettre au FESF de garantir en partie les émissions obligataires de pays en difficulté. L'idée est qu'avec une telle caution, même partielle, les investisseurs seraient plus confiants et exigeraient des taux d'intérêt moins élevés, par exemple à l'Italie ou à l'Espagne, dans le collimateur des marchés et des agences de notation. Bruxelles invite Rome à présenter de nouvelles réformes en urgence La Commission européenne a invité, hier, les autorités italiennes à affiner ses mesures de réduction du déficit public et à en présenter de nouvelles pour relancer la croissance, jugeant la situation urgente à deux jours d'un sommet sur l'avenir de la zone euro. Il est important de préciser des échéanciers et des objectifs en matière budgétaire et de les étayer avec des mesures ambitieuses, a déclaré son porte-parole pour les questions économiques. Les fondamentaux italiens sont solides mais il y a un besoin de réformes structurelles plus poussées, notamment sur le marché du travail, a-t-il ajouté.